Depuis le succès de l’anniversaire des 500 ans de la ville en 2017, Le Havre s’est pris de passion pour les structures artistiques aux dimensions architecturales. Cette année-là, La Catène, de Vincent Ganivet, deux arches de 36 conteneurs colorés érigées sur le quai de Southampton, limpide clin d’œil à l’univers industriel portuaire, est devenue l’un des emblèmes de la cité. Tout comme UP#3, de Lang/Baumann, en perspective entre rues et plage. Elles font partie des huit œuvres conservées après les festivités. Cet été, neuf nouvelles pièces sont installées.
Thomas Malgras, directeur d’« Un été au Havre », explique : « Avec Jean Blaise, le directeur artistique de la manifestation, nous commandons des œuvres in situ en correspondance avec les perspectives architecturales d’Auguste Perret, qui a rebâti la ville à partir de 1945. Il s’agit de mettre en valeur les rues, les rives et leurs commerces, en redonnant le goût de s’y déplacer. L’été dernier nous avons ainsi accueilli 1,2 million de visiteurs. » Le ton est donné côté quais avec Cités oubliées, ville de carton conçue par Olivier Grossetête, qui sera présentée le 29 juin.
Aux Jardins suspendus, on croisera la troublante œuvre organique Sisyphus Casemate d’Henrique Oliveira, alors qu’Occupation de façades, de Stephan Balkenhol, nous ramènera vers Perret via des sculptures de céramique disposées aux fenêtres d’immeubles. Erwin Wurm jouera quant à lui sur les formes extrêmes avec sa miniature Narrow House. Antoine Schmitt allumera un essaim de pixels sur les cheminées de la centrale thermique, tandis que Susan Philipsz fera résonner son propre souffle dans l’église Saint-Joseph. Enfin, Alice Baude, Antoine Dieu et Baptiste Leroux, étudiants aux beaux-arts du Havre, ajouteront leurs propres créations spatiales. Ainsi, chaque été enrichit la collection semée dans l’espace public… avec une joyeuse insolence.
> « Un été au Havre ». Dans toute la ville, du 29 juin au 22 septembre. Uneteauhavre.fr