En images : un appartement chaleureux signé Florence Poncet à Zurich

L'architecte française s'est vue confier l'embellissement d'un appartement ultra moderne de 170 mètres carrés en plein Zurich avec vue imprenable sur la ville.

De grandes baies vitrées, un plafond tout lisse, du blanc sur tous les murs et au sol des dalles de granit grises. Quand elle pénètre pour la première fois dans cet appartement flambant neuf et aseptisé situé en plein cœur de Zurich, Florence Poncet est frappée par la froideur ambiante. Désireux de réchauffer cette atmosphère austère, les propriétaires ont préféré faire appel à l’architecte française plutôt qu’à ses homologues suisse dont ils trouvaient le travail trop sévère et minimaliste. Leur demande est claire : transformer, sans pour autant changer la structure de fond, cet espace dénué d’âme en un lieu de vie convivial.

Amateurs de design, les propriétaires collectionnent les pièces signées, dont le fauteuil des Eames et la bibliothèque LIB 2 d’Ignazio Gardella. ©Julien Hay
Amateurs de design, les propriétaires collectionnent les pièces signées, dont le fauteuil des Eames et la bibliothèque LIB 2 d’Ignazio Gardella. ©Julien Hay

Un seul mot d’ordre : la chaleur

Ce que l’appartement me racontait semblait aux antipodes de ce que le couple désirait, à savoir une intérieur très chaleureux, raconte Florence Poncet. Les habitats sur lesquels j’interviens d’habitude sont davantage chargés d’histoire. Ici, je n’avais rien à quoi me raccrocher et j’ai dû apporter du relief et de la matière.” Fan de design et amateur de beaux objets, le duo voulait un lieu polyvalent qui puisse s’adapter à leurs envies de changement tout en mettant en valeur leurs collections. Une sorte de décoration-musée qui n’empêche pas pour autant de se sentir bien. “Cette fois, mon point de départ n’a pas été le bâtiment mais bien la manière de vivre de ce couple aux deux enfants, et surtout leur mobilier composé d’un certain nombre de pièces signées”, continue l’architecte. Florence charge la partie basse de l’espace, créant un cocon enveloppant qui permet d’oublier le plafond nu immaculé, qu’elle habille de lustres parfois démesurés. La configuration non figée du salon favorise quant à elle la multiplication des espaces et des usages.

Comme tout l’appartement, la chambre jouit d’une magnifique vue sur la ville. Au plafond, le lustre Poliedri de Carlo Sacarpa. ©Julien Hay
Comme tout l’appartement, la chambre jouit d’une magnifique vue sur la ville. Au plafond, le lustre Poliedri de Carlo Sacarpa. ©Julien Hay

Dans la chambre principale, la tête de lit sur mesure, soit le panoramique Cordoba d’Elitis apposé sur une structure en chêne, est un élément décoratif très fort et fonctionnel, puisqu’il permet de cacher le dressing qui se trouve derrière. Côté enfants, la cloison séparant à l’origine les deux nurseries a été démolie afin de créer une grande surface en miroir. Si au départ Florence imagine des meubles hauts comme trois pommes, les propriétaires réorientent l’architecte, préférant qu’espace et mobilier puissent évoluer en même temps que leurs jumeaux, qui grandissent vite et dont les goûts sont changeants.

Les chambre des jumeaux, en miroir, avec leurs lits cabane Montessori. ©Julien Hay
Les chambre des jumeaux, en miroir, avec leurs lits cabane Montessori. ©Julien Hay

Un camaïeu de bruns et des matières nobles

Ambiance hôtel pour la salle de bain et sa baignoire face à la baise vitrée. ©Julien Hay
Ambiance hôtel pour la salle de bain et sa baignoire face à la baise vitrée. ©Julien Hay

Peu de couleurs mais un camaïeu de bruns créé à partir des différentes teintes de bois, de cuirs et autres fibres naturelles qui réchauffe l’intérieur. Le mobilier et les objets s’inscrivent dans la continuité de ce dernier, et vice versa. “Une décoration bariolée ne correspondait pas à la personnalité du couple. Et puis, la vue sur la ville, époustouflante, est si présente, a déjà tant de caractère que je ne me voyais pas ajouter des couleurs en plus, qui prendraient le dessus. Pour autant, il n’a pas été facile de composer avec ces imposants vitrages, car le soir, notamment en hiver, ils créent facilement l’impression de sombrer dans un trou noir. Quant aux matériaux, nous les voulions expressifs sans être bling.”

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Un jeu d’équilibre réussi grâce au noyer US au veinage flammé utilisé pour la cuisine, au parquet en point de Hongrie en chêne sans nœuds ou encore au marbre du plan de travail aux veines discrètes. “Nous n’avons fait que de petits travaux d’embellissement car les logements de cet immeuble très modernes ont été pensés pour nos modes de vie d’aujourd’hui. Les côtés jour et nuit sont séparés, ce qui doit être très agréable à vivre”, conclut Florence Poncet dont cette première commande à l’étranger, techniquement très enrichissante, lui a permis de découvrir de différentes mentalités et de nouvelles manières de travailler.

Florence Poncet imagine des espaces multiples et flexibles, comme ici grâce à ce secrétaire vintage chiné par les propriétaires.Ambiance hôtel pour la salle de bain et sa baignoire face à la baise vitrée. ©Julien Hay
Florence Poncet imagine des espaces multiples et flexibles, comme ici grâce à ce secrétaire vintage chiné par les propriétaires.Ambiance hôtel pour la salle de bain et sa baignoire face à la baise vitrée. ©Julien Hay