Ces derniers mois, Valerio et Monica Mazzei, frère et sœur, président et vice-présidente d’Edra, étaient comme en tournée, de Shanghai à Florence, en passant par Turin. Pour les 30 ans de leur label fondé en juillet 1987 avec l’architecte et designer Massimo Morozzi, les Mazzei – leur neveu Nicolo y compris – ont présenté leur dernier livre : Our Story – A Journey through Beauty (notre histoire : un voyage à travers la beauté). Il égrène en photographies les plus beaux lieux de Toscane, nature ou architecture, semés des plus belles perles du catalogue d’Edra.
Il y a dix ans, la journaliste italienne Cristina Morozzi avait piloté l’édition d’un autre ouvrage intitulé True Stories with Edra (les véritables histoires d’Edra). Ce récit choral dessinait le profil d’une maison qui, sous la houlette de Massimo Morozzi, cultivait une vision du design radicalement créative. En trente ans, ces histoires racontées rappelaient qu’Edra n’avait pas baissé la garde. Du sofa Tatlin de Mario Cananzi et Roberto Semprini aux 500 mètres de cordes de la chaise Vermelha des Campana via le sofa Bear-Ice Pack au dossier en forme d’ours chaviré sur la glace, pas un projet n’a été lancé dans la crainte d’affirmer sa différence. Le label travaillant avec les Campana, Francesco Binfaré ou Jacopo Foggini est assuré de ne pas ennuyer.
La première collection d’Edra a été présentée en 1987 à la Pelota de Milan, au cours d’une soirée tango. Le premier catalogue a été conçu par le bureau d’Ettore Sottsass. L’idée était d’entrer par la grande porte avec un univers anticonformiste mais complet. La production devait être des plus nouvelles comme le suggère « I Nuovissimi », le titre de cette première collection. Au départ, Edra, producteur et distributeur encore peu connu, travaille avec des designers inconnus. Pour le designer japonais Masanori Umeda, Edra est plus proche d’une sorte de maison de couture que d’une société de design classique. Pour nous, c’est simple, Edra porte haut la bannière du made in Italy.