« C’est avec une immense tristesse que nous annonçons qu’aujourd’hui, 13 janvier 2025, notre Oliviero bien-aimé a entamé son prochain voyage », a écrit sa famille sur le compte Instagram d’Oliviero Toscani. Le photographe italien, bien connu pour ses campagnes poignantes réalisées pour Benetton, s’est éteint à l’âge de 82 ans des suites d’amylose, une maladie rare et incurable.
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Oliviero Toscani, toujours dans la provocation
Une femme noire donnant le sein à un enfant blanc (1989), une religieuse juvénile à cornette embrassant un jeune prêtre (1992), des célébrités du monde entier bouche à bouche, dont le Pape Benoît XVI et un Imam du Caire (2011), une personne amputée dont la prothèse se termine par une cuillère (2003), un homme mourant du sida (1992), des condamnés à mort aux USA (2000)…
Ces images-là sont pour toujours gravées sur les rétines. Pendant 37 ans, les campagnes de publicité réalisées par Oliviero Toscani pour Benetton, dénonçant le racisme, la peine de mort ou encore l’homophobie, ont profondément ému voire choqué le monde entier. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles ont été interdites en Italie… et même en France. « Je déteste la photographie artistique, se plaisait-il à dire en 2010. La photo devient de l’art lorsqu’elle provoque une réaction en nous, que ce soit de l’intérêt, de la curiosité ou de l’attention. »
Les fans de design, eux, se souviennent des images transgressives promouvant le Bambole, censurées lors du Salon du Meuble de Milan de 1972 ! Sur le canapé imaginé par Mario Bellini pour C&B Italia (aujourd’hui B&B Italia), Donna Jordan, 22 ans, chouchou d’Andy Warhol, seins nus et cheveux peroxydés, prenait des poses de poupée désarticulée.
« J’aimerais bien aller en enfer »
Né le 28 février 1942 à Milan, le photographe avait annoncé en août dernier être atteint d’amylose – une pathologie liée au dépôt de protéines anormales, qui s’accumulent progressivement dans les tissus et les organes – avant d’y succomber le 13 janvier 2025, à l’âge de 82 ans.
« J’aimerais bien aller en enfer, mais sans y rester, confiait le photographe à IDEAT à l’occasion de sa master class à la 3e édition de Venezia Photo en 2020. Enfin, si c’est intéressant, je peux m’y installer quand même ! En fait, j’aime mieux cela que de m’ennuyer au paradis.«
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