« Riverside » : L’expo virtuelle où les rivières influencent le design
Baptisée « Riverside », la nouvelle exposition virtuelle de la Carpenters Workshop Gallery illustre la beauté des flots et de leurs rivages vue par des designers. Reflets aquatiques, matières naturelles et formes érodées habillent une quinzaine de pièces signées par douze créateurs internationaux.
Alors que ses antennes de Londres, Paris, New York et San Francisco rouvrent prudemment leurs portes, la Carpenters Workshop Gallery a confié les manettes de sa troisième exposition virtuelle (après « Hope & Togetherness » et « The Time Is Now ») à Vincenzo De Cotiis. Régulièrement représenté par la galerie spécialisée dans le design de collection, l’architecte et designer milanais explore pour l’occasion l’imaginaire lié aux rivières, en alternant des références à l’eau, à la nature et au mouvement.
Parmi un ensemble de pièces hétéroclites, Vincenzo De Cottis présente notamment quelques-unes de ses créations : une colonne d’étagères à la teinte vert d’eau, un tabouret marqué par les irrégularités de la pierre ou une table haute au piétement sinueux qu’il a imaginées en 2018. Issue de la même collection, une table basse combine également le laiton, le jaspe, la résine et le verre de Murano. Un mariage a priori improbable, dont résulte une matérialité tout aussi inattendue, à la fois transparente et opaque, lisse et granuleuse, qui semble avoir figé le lit d’un cours d’eau.
Bien plus sage, avec ses délicates nuances de marbre, la table basse Ditto de Robert Stadler mime la douceur des galets, alors que le modèle Ocean Memories / Acqua Alta Bowl de Matthieu Lehanneur retranscrit le mouvement des vagues. A leurs cotés, la Fuse 1 du designer Charles Treleyan se veut légèrement moins littérale avec un enchevêtrement de surfaces polies. Une déclinaisons de courbes organiques qui se poursuit avec le vase-sculpture ICB Snowball de Steven Haulenbeek.
Artiste et designer, Steven Haulenbeek est souvent présenté comme une étoile montante de la scène créative américaine, pour les procédés de fabrication qu’il invente. L’ICB Snowball a par exemple été coulée à la cire perdue dans une immense boule de neige. Reproduit en bronze, le moule obtenu façonne une silhouette étrangement tortueuse. En contraste total avec les angles délicatement arrondis du buffet Close Parity de Maarten Baas, qui semblent avoir été peu à peu érodés par un cours d’eau.
Vortex de métal, une console de Vincent Dubourg évoque les flots tourbillonnants autant que les branchages charriés par le courant, à l’image du bien nommé canapé Branches des Frères Campana ou du fauteuil Fallen & Risen de Wendell Castell. Dans la même lignée que leurs ramifications en bronze, les étagères Tree 5B allient quant à elles le bouleau et l’aluminium pour conjuguer un matériau industriel avec la poésie de la nature, comme Andrea Branzi aime tant le faire.
Moins onirique et nettement plus critique, la suspension Tide Colour, l’une des pièces phares de l’artiste et designer anglais Stuart Haygarth, dénonce a sa manière la pollution de l’eau, avec une accumulation d’objets glanés dans la nature par son auteur. Des bouteilles, des jouets et même des lunettes qui, malgré tout, forment un ensemble gai et enjoué, actuellement à l’honneur de « Tribute to Colour ». Une exposition que la Carpenters Workshop Gallery présente dans son antre du Marais, désormais accessible sur rendez-vous.
> Exposition virtuelle « Riverside », en ligne jusqu’au 19 juin 2020.