Diaporama : La ville mutante de Victor Enrich
Les images de l’artiste espagnol Victor Enrich offrent un regard pour le moins surréaliste sur la ville et les bâtiments qui la composent. En aucun cas elles ne cherchent à apporter de solutions tangibles à un possible développement urbanistique. Elles sont, au contraire, le fruit d’une pure imagination et une source fantasmagorique, en premier lieu pour celui qui les fabrique.
Victor Enrich s’est lancé en 2007 dans la fabrication d’images, qu’il a élaborées à partir de clichés pris dans différentes capitales : Barcelone, Munich, Riga, Tel-Aviv… Ici, certains édifices sont tordus, découpés, déformés, retournés, voire projetés dans les airs. Architecte de formation aguerri, dix ans durant, à l’usage des logiciels de retouche photo tandis qu’il travaillait comme illustrateur 3D, Victor Enrich ressent ensuite le besoin de suivre de nouveaux chemins sans savoir encore lesquels : « Pour être honnête, mon intérêt pour le métier d’architecte n’a cessé de décroître au cours de mes études, alors qu’enfant, je pensais que c’était vraiment mon truc. J’ai d’ailleurs quitté l’école avant la fin du cursus… Je ne ressentais pas l’envie – indispensable – d’apporter des solutions pratiques aux cadres de vie, ce qu’à mon sens tout architecte doit être capable de faire. En revanche, j’ai pris conscience que mes sources d’émotions se trouvaient à la croisée d’un espace géographique et de mes rêves quotidiens. »
Enrich réalise alors que certains bâtiments sont des vecteurs pour affirmer cette sensibilité et décide de les utiliser littéralement comme destinataires de ses songes. À la base, ses clichés ne sont pas aussi soignés qu’ils le sont habituellement dans la photo d’architecture. Ce sont des images plutôt ordinaires, proches de leurs modèles en matière de rendu, mais totalement parasitées par l’étrangeté de la forme ensuite réinventée par l’artiste. À la question de savoir s’il se considère comme un photographe ou un faiseur d’images, Enrich répond : « Ni l’un ni l’autre. Je préfère me voir comme un inadapté qui utilise n’importe quelle technique pour exprimer son état. »