Diaporama : Artémide, le génie de la lampe
La lumière matinale réchauffe les façades. Elle anime doucement les huit lettres blanches sur fond rouge que l’on aperçoit de loin et qui font la liaison entre deux corps de bâtiments. Chaleureuse et douce, elle semble un heureux présage de ce qui nous attend ici. On serait tenté de croire que chez Artemide, temple italien de l’éclairage, même la lumière naturelle du petit matin est une création maison ! C’est qu’il vaut mieux démarrer tôt pour parcourir les 28 000 m2 de cette usine de Pregnana Milanese, dans les faubourgs de Milan.
Dans le département de métallurgie, une brigade d’ouvriers découpe, plie, poinçonne, tandis qu’une machine à découpe laser usine les pièces à partir de plaques de métal. Un peu plus loin, le département d’extrusion transforme les profilés. Non loin de là, dans l’atelier de peinture, sortent de la chaîne automatisée des dizaines de composants. Enfin, dans les vastes zones d’assemblage, les mains expertes d’ouvrières – les femmes sont majoritaires à ces postes – donnent vie aux best-sellers maison : Tolomeo bien sûr, 30 ans cette année, Tizio, Eclisse, Pipe, Pirce, Genesy…
Tout n’est pas conçu et fabriqué ici, mais Pregnana Milanese est le site le plus important parmi les cinq usines européennes de l’entreprise. C’est d’ici que partiront les commandes expédiées dans le monde entier, depuis l’entrepôt entièrement automatisé.
Pour qui connaît Artemide, la société d’éclairage est considérée comme l’une des plus technologiques, à la pointe de l’innovation, de la recherche et du design. Rien d’étonnant pour une entreprise fondée en 1960 par le designer Sergio Mazza et Ernesto Gismondi, ingénieur doublement diplômé en génie aéronautique et génie des missiles. Artemide s’est aussi nourrie du génie créatif d’une centaine de prestigieux designers et architectes, ce qui lui a valu des prix en pagaille.
Très attentive à l’environnement et au bien-être de l’humain, la société a mis les technologies au service de l’homme et de ses besoins, une philosophie baptisée « The Human Light », formulée dans les années 90 par Carlotta De Bevilacqua, vice-présidente d’Artemide et compagne d’Ernesto Gismondi. Même le département de prototypage tient plus de l’atelier de bricolage que du repaire d’inventeurs.
En fait, la véritable pépite de l’entreprise est son département de recherche et développement, fort d’une soixantaine d’employés. Il permet d’élaborer les applications les plus innovantes de la lumière, comme la photonique, la science qui s’intéresse aux particules lumineuses et à leurs multiples implications, et sur laquelle Artemide travaille avec ardeur. Le centre pour l’innovation abrite les ingénieurs en optique et mécanique qui élaborent les produits de demain. Le lieu regroupe également les laboratoires certifiés. Grâce à ces installations, les équipes d’Artemide peuvent imaginer l’avenir de l’éclairage.
Photos Germana Lavagna