Marina Tabassum figure parmi les noms à retenir. Lauréate du Global Award for Sustainable Architecture en 2024, l’architecte bangladaise a été choisie pour réaliser le pavillon estival de la Serpentine Gallery, le musée d’art contemporain londonien, qui fête ses 25 ans cette année.
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Permanence éphémère
Elle rejoint ainsi la liste prestigieuse des personnalités invitées à imaginer une structure éphémère dans les jardins de Kensington, à Hyde Park. Zaha Hadid avait ouvert le bal en 2000, suivie par pléthore de stars (Jean Nouvel, Frank Gehry, Bjarke Ingels…) avant de laisser la place à un casting plus pointu ces dernières années: Sumayya Vally en 2021, ou Theaster Gates en 2022.
L’enjeu principal de cette commande ? Susciter, par l’architecture, un dialogue entre la permanence de la Serpentine South Gallery et le caractère éphémère du pavillon. Jusqu’au 26 octobre, « A Capsule in Time » invite les visiteurs à la pause, en s’asseyant le temps d’une lecture, d’un café, d’une méditation ou d’une contemplation.
Marina Tabassum a puisé son inspiration dans les tentes shamiyana des cérémonies sud-asiatiques. Elle a pensé ce nouveau pavillon autour d’un ginkgo biloba semi-mature, dont les feuilles passeront du vert au jaune tout au long de l’été, avant d’être replanté dans le parc et de poursuivre sa croissance. Semi-mobile, la structure est pensée pour accueillir une programmation artistique et culturelle et s’adapter au gré des événements.
Coupée en quatre segments, elle prend la forme d’une demi-capsule mariant des arches en bois et des panneaux de polycarbonate. L’élément central coulisse pour s’ouvrir largement sur le jardin, résonnant avec le travail de Marina Tabassum, où intérieur et extérieur entretiennent toujours des relations volontairement poreuses. « Le pavillon est un espace de dialogue, d’action et un appel à transcender les différences », résume celle qui vit et travaille à Dacca.
Alors que sa cote ne cesse de grimper, Marina Tabassum ne cherche pas la croissance à tout prix. « Notre pratique est consciemment maintenue à une taille optimale, et les projets entrepris sont soigneusement sélectionnés et limités en nombre chaque année », souligne-t-elle.
> « A capsule in time ». Serpentine Gallery, Kensington Gardens, Londres. Serpentinegalleries.org
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