Moteur… Coupez ! Nul besoin de recourir à la réalité augmentée pour faire apparaître virtuellement un plateau de cinéma. La simple vue d’un fauteuil de metteur en scène suffit à convoquer instantanément les images d’Orson Welles ou d’Alfred Hitchcock en pleine action. Si le designer de ce siège pliant reste inconnu, le nom des stars du 7e art qui l’ont adopté n’a jamais cessé de s’afficher en lettres majuscules sur le dossier.
Avec sa structure en bois habillée de toile reprenant celle des ingénieuses assises transportables – inspirées des sièges curules romains – que l’on trouvait sur les campagnes napoléoniennes ou les safaris africains, le fauteuil de metteur en scène est devenu une guest-star à Hollywood.
Initialement réservé aux réalisateurs pour les tournages en extérieur, ce trône mobile a très vite été plébiscité par les acteurs. Meilleur ami des stars, il en est devenu une. Si la marque américaine de mobilier d’extérieur Gold Medal semble être la plus légitime pour revendiquer la paternité du modèle classique, inchangé depuis sa présentation à la foire de Chicago en 1892, où il avait remporté la Gold Medal for Excellence in Casual Furniture, les remakes chic ou cheap ne manquent pas. À l’image de ceux qui ont investi les chambres de l’Hôtel Cinéma, à Tel-Aviv, ou de la version en toile rouge qui parade à la terrasse de Sénéquier, à Saint-Tropez, si familière aux vedettes en vacances !
Mais ce siège archétypal aux lignes pures a su également passer à la postérité design avec les modèles rigoureux dessinés par des architectes tout au long du XXe siècle, depuis le MK99200, créé en 1932 par le Danois Mogens Koch et toujours édité par Carl Hansen, jusqu’au luxueux Pippa, en poirier et taurillon, signé Rena Dumas pour Hermès, sans oublier la structure en Inox de l’iconique April de Gae Aulenti, au catalogue Zanotta depuis 1964. C’est ce que l’on peut appeler un director’s cut design !