Ils sont, à l’image de la jeune garde créative du pays, très engagés dans l’évolution et la préservation des métiers manuels et des savoirs ancestraux. La designer Parichat Rungseechot a dévoilé, dans le cadre de la manifestation, une collection de coussins graphiques en noir et blanc tissés par des artisans de la province de Surin. Coth Studio, lui, a présenté Thaigram, un nécessaire de bureau réalisé en laiton par des artisans graveurs.
Un dialogue qui a pour volonté d’irriguer tout le pays tant cet enjeu est vital, comme l’a rappelé le designer Anon Pairot avec son exposition « Souvenirs from depressions », proposée à la galerie Seescape, à Chiang Mai, qui dresse un état des lieux sans concession de l’artisanat thaï. « Celui-ci, autrefois très créatif, se contente désormais de répondre à des commandes sans pouvoir exprimer d’autre talent que celui de copiste », se désole-t-il.
Symbole d’un art de vivre feutré et élégant, l’hôtel Rachamankha accueillait dans ses jardins, ses patios et sa cour d’honneur la nouvelle collection de la marque outdoor thaïlandaise Deesawat : « 72 Seats », qui marie ikats (graphiques et traditionnels) et mobilier en teck aux courbes enveloppantes, a été réalisée en collaboration avec la marque de tissus Jim Thompson. Le reste de la collection déployait ses formes contemporaines au cœur de la ville, dans la cour du Centre des arts et de la culture.
À quelques mètres de là, la microarchitecture « Modulas » invitait à s’asseoir sur une trame en acier dans laquelle étaient glissés des parallélépipèdes amovibles en rotin synthétique sur lesquels s’asseoir, se reposer, se réunir ou contre lesquels s’adosser… L’architecte d’intérieur In The North Design a livré une interprétation maligne et conviviale du « vivre dehors ».