Exposition : Bethan Laura Wood électrise le Design Museum de Londres

Le Design Museum de Londres consacre pour la première fois une rétrospective au travail de la designeuse anglaise Bethan Laura Wood. L’occasion de (re)découvrir le processus d’élaboration et toute l’originalité de ses créations.

L’explosion d’objets qui électrise le premier étage du Design Museum de Londres inaugure un nouveau format d’exposition annuelle intitulé « Platform ». C’est Johanna Agerman-Ross, conservatrice en chef de la collection Conran au Design Museum, qui en a eu l’idée : « Chaque année, avec “Platform”, nous présenterons le travail d’un designer ou d’un studio à l’impact remarquable sur le design contemporain. » La première à ouvrir le bal est la designeuse Bethan Laura Wood. Meubles – dont le cabinet Particle, en patchwork de bois stratifié qui fut déjà exposé ici en 2009, alors qu’elle était tout juste diplômée du Royal College of Art – , luminaires, sacs à main, bijoux… Couleurs, motifs et matières nous immergent dans son univers.


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Show en couleur

Les objets de Bethan Laura Wood, qui a collaboré avec Hermès, Dior, Nilufar Gallery, mais aussi CC-tapis, Alpi, Valextra, Cassina ou Poltrona Frau ont aujourd’hui intégré les collections permanentes du Victoria&Albert Museum. Selon Esme Hawes, commissaire de l’exposition, il était primordial de rappeler ses inspirations.

Parmi les œuvres de Bethan Laura Wood exposées au Design Museum: Watermelon Stack (2017), une œuvre en tissu issue de l’installation After Party – Sweet Dreams conçue pour le Rijksmuseum d’Amsterdam.
Parmi les œuvres de Bethan Laura Wood exposées au Design Museum: Watermelon Stack (2017), une œuvre en tissu issue de l’installation After Party – Sweet Dreams conçue pour le Rijksmuseum d’Amsterdam. ANGUS MILL PHOTOGRAPHY. COURTESY OF THE ARTIST AND THE DESIGN MUSEUM

À cet effet, la rétrospective est divisée en trois parties. La première, qui se nomme Désir, interroge sur l’envie de posséder un objet et les rituels domestiques qui l’accompagnent. On peut notamment y découvrir un service à thé teinté qui ne révèle son motif que si l’on s’en sert.

Superpositions sensibles

La deuxième, intitulée Ornement, souligne l’intérêt du décorum et la fonction de l’accessoire. En témoigne la chaise Maria A de Tolix (2015), qui lui a notamment été inspirée par l’image de la reine Elisabeth Ire (la forme de son dossier évoquant les corsets du XVIe siècle à la designeuse).

Le cabinet Meisen Caterpillar (2022).
Le cabinet Meisen Caterpillar (2022). EMANUELE TORTORA. COURTESY OF NILUFAR AND THE DESIGN MUSEUM

La troisième partie, Hypernature, présente des objets s’inspirant du monde végétal, telle l’applique murale Wisteria Chandelier réalisée pour Perrier-Jouët, avec branches en aluminium et feuilles et pétales en PVC. Et quand on demande à Bethan Laura Wood lequel de ces projets est son préféré, elle hésite : « C’est comme si on me demandait de choisir entre mon chat et mon chien ! Je pense que, plus encore que la couleur, c’est l’idée de superposition qui est au centre de mon travail. »

> « Platform: Bethan Laura Wood ». Au Design Museum, 224-238, Kensington High Street, Londres. Jusqu’en janvier 2026. Designmuseum.org


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