Un musée pour découvrir l’art russe ?
La galerie New Tretyakov qui expose des chefs-d’œuvre de l’avant-garde russe comme les œuvres néoprimitives de Natalia Gontcharova ou le byzantino-futurisme de l’Ukrainien David Bourliouk, peintre singulier resté dans l’ombre de Chagall.
Où découvrir l’art contemporain ?
Au Garage, un lieu majeur qui fait un vrai travail local sur les fonds d’archives et qui est en même temps une vitrine de l’art international. Ce modèle institutionnel à plusieurs vitesses, médiatique et soucieux de la recherche, est très intéressant.
Une galerie ?
Winzavod, une ancienne usine d’embouteillage de vin devenue un hub de galeries. C’est un lieu d’exposition et de rassemblement extrêmement dynamique.
Un endroit caché de Moscou ?
Le musée littéraire d’Andreï Biély, poète symboliste et théosophe qui a conçu une poésie sonore et plastique à la frontière du dessin, comme ses fameuses « lignes de vie ». Son appartement donne à voir cette recherche d’une grande radicalité au cœur du quartier très touristique de l’Arbat, à proximité du mur de graffiti à l’effigie de la star du rock défunte Viktor Tsoi !
L’endroit dont vous ne vous lassez pas ?
Le monastère Andronikov, où résida Andreï Roublev. Ce peintre d’icônes, immortalisé au cinéma par Tarkovski, a vécu dans ce petit monastère immaculé et d’une très grande poésie. J’ai toujours la tentation de faire un petit pèlerinage là-bas. C’est intimiste, moins orthodoxe flamboyant que d’habitude, mais très habité.
Votre quartier fétiche ?
Pour une sortie culturelle branchée, Krasny Oktyabr, une presqu’île sur laquelle était autrefois installée une ancienne usine de chocolat reconvertie en projets artistiques. J’aime notamment le Strelka Institute et son bar animé qui offre une vue sublime sur la cathédrale Saint-Sauveur.
Pour une échappée hors de la ville ?
Une escapade à Nikola-Lenivets, un projet rural et artistique découvert lors d’un festival. Pour une vraie aventure, partir vers Kazan et visiter l’improbable musée de la langue tatare. C’est le centre religieux de la Russie musulmane, orientale et mythique, conquise par Ivan le Terrible…
Un bâtiment emblématique ?
L‘atelier de Constantin Melnikov, un extraordinaire manifeste constructiviste. Mais j’adore aussi le Centre panrusse des expositions (VDNKh), devenu un parc d’attractions où survit un monde soviétique de pacotille. À voir notamment, l’invraisemblable pavillon géorgien !
Une artiste ?
Irina Korina capte une sorte de poésie urbaine. J’aime sa pratique photographique quotidienne dans laquelle elle fixe avec ironie et sensibilité le monde postsoviétique. Elle développe en flânant un portrait continu de la ville qu’elle traduit en installations : les matériaux de fortune prélevés dans la rue deviennent le point de départ d’une nouvelle écologie urbaine et plastique.