Le futur de la galerie à la papa est là. DAD, pour « Digital Art Device », est le bébé de Vincent Justin (connu pour avoir lancé la reproduction d’œuvres d’art dans l’hôtellerie avec Muzéo) et Carlos Cardenas, installé au Texas et auparavant associé dans les galeries Xippas, Almine Rech et Daniel Templon. « Notre volonté est née d’un constat, explique Vincent : partager l’art vidéo et digital au vu de l’offre pléthorique produite par les artistes et alors que le marché est quasi inexistant. »
L’application DAD, à la manière de Spotify, donne accès à une liste d’œuvres filmiques qui ont déjà fait l’objet d’expositions temporaires. À partir de cette sélection, les abonnés premium (de 19 à 89 € par mois) peuvent créer leur propre playlist dont ils peuvent demander à recevoir le catalogue papier personnalisé. Des institutions comme la Gaîté Lyrique et The Chalet Society ont ainsi déjà fourni leurs vidéos à DAD. « C’est un modèle économique basé sur l’usage, précise Vincent. Notre public n’est pas collectionneur : il est curieux, bien équipé technologiquement et va occasionnellement en galerie et à la FIAC. Ce type d’art n’a pas de valeur patrimoniale, et c’est une évidence pour les jeunes adultes. »
Inaugurée sur Apple TV avec des vidéos en haute définition pour une lecture optimale, l’appli DAD est désormais disponible sur iOS (0,99 €). Et ce grâce aux commissaires du collectif new-yorkais DIS, lesquels ont permis d’accéder (en streaming) aux films de Ryan Trecartin ou encore de Simon Denny, diffusés lors de la neuvième biennale de Berlin. À venir ? Artie Vierkant et Jon Rafman, artistes également réputés pour explorer le numérique, « et pourquoi pas des œuvres en réalité virtuelle, avec des accessoires… »