Concept-store : Un roman vénitien signé OMA au Fondaco dei Tedeschi

L'histoire n'est-elle qu'un éternel recommencement ? C’est ce que prouve l'aménagement du Fondaco dei Tedeschi, un immense magasin de luxe installé à Venise, dans un entrepôt du XIIIe siècle, par l'agence OMA.

Autrefois s’y accumulaient étoffes, verreries de Murano, pierres précieuses, épices, armes… Tout ce que Venise importait et exportait d’Allemagne transitait par le Fondaco, un immense entrepôt à la fois simple et gigantesque, de style vénéto-byzantin, construit à partir du XIIIe siècle au pied du pont du Rialto. C’est ici que DFS (une filiale du groupe LVMH) a installé le meilleur des marchandises du XXIe siècle : boutiques de luxe, notamment de maroquinerie, et d’artisanat vénitien traditionnel.

Le long du Grand Canal, le Fondaco dei Tedeschi accueille des marchandises depuis le XIIIe siècle. Aujourd’hui centre commercial, il réunit des boutiques de luxe autour de DFS (Duty Free Store de LVMH). Une restauration architecturale confiée à l’agence de Rem Koolhass, qui a opté pour un travail de conservation de l’enveloppe extérieure.
Le long du Grand Canal, le Fondaco dei Tedeschi accueille des marchandises depuis le XIIIe siècle. Aujourd’hui centre commercial, il réunit des boutiques de luxe autour de DFS (Duty Free Store de LVMH). Une restauration architecturale confiée à l’agence de Rem Koolhass, qui a opté pour un travail de conservation de l’enveloppe extérieure. Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti - DFS Group

Entretemps, le bâtiment avait accueilli la poste centrale de Venise (jusqu’en 2000). Puis était venu le temps de son abandon avant son rachat en 2010 par la famille Benetton, qui en a confié la gestion à DFS. Rem Koolhaas et son agence OMA (@oma.eu) ont alors été chargés de la restructuration de cet immense ensemble de bâtiments : 7 000 m2 sur quatre niveaux, une succession d’arcades, de sols en terrazzo, d’enfilades et de fragments de fresques.

Les architectes d’OMA ont rehaussé le bâtiment de béton et de laiton.
Les architectes d’OMA ont rehaussé le bâtiment de béton et de laiton. Fondaco dei Tedeschi

Les siècles s’entrechoquent et OMA souhaite respecter cette identité : « Nous n’avons pas fait de rénovation, mais une vraie préservation, expliquait au Monde Ippolito Pestellini, associé d’OMA, car il y a dans cet édifice trois ou quatre bâtiments en un, des interventions du XVIe siècle, de l’époque napoléonienne et du XIXe, et qu’aucun moment n’est plus authentique qu’un autre. » Et cela sans se priver d’éléments déjà iconiques, comme le très glamour escalator carmin, conçu comme un « tapis rouge mécanique ».

L’escalator carmin, un élément central de l’architecture intérieure.
L’escalator carmin, un élément central de l’architecture intérieure. SW Photography

OMA a surélevé le toit pour créer un espace d’exposition au dernier étage. Dans cet Event Pavilion, l’installation Waterbones, de Loris Cecchini, assemble des milliers de petits modules en acier reliés les uns aux autres comme un squelette. En libre accès, il est doté d’une terrasse panoramique qui offre une vue sur les toits vénitiens et les îles de la lagune.

 

L’atrium du Fondaco dei Tedeschi.
L’atrium du Fondaco dei Tedeschi. SW Photography

Retour au rez-de-chaussée dans le monumental atrium. OMA a cédé la place au fantasque Starck, qui a réalisé les décors du restaurant AMO des frères Alajmo (Caffé Stern, à Paris), plus fantasmagorique mais qui synthétise et se réapproprie l’histoire de Venise là où OMA la laisse affleurer.

Fondaco dei Tedeschi. Calle del Fontego, 30100 Venise. Tél. : +39 041 314 20 00. Waterbones, de Loris Cecchini, jusqu’au 27/11

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