Treize ans après le décès de son père, Marianne Wegner, architecte et fille du designer aux cinq cents chaises, veille toujours, en compagnie de sa soeur Eva, à l’intégrité de l’œuvre de leur père. Elles ne pouvaient guère mieux tomber. L’éditeur Carl Hansen & Son travaillait déjà avec Hans Wegner dans les années 1950. C’est elle qui nous a éclairés sur la genèse de ce fauteuil à haut dossier incliné, pourvu d’un petit coussin au niveau de la nuque : « En 1954, mon père s’était lui-même donné pour ordre de concevoir un siège à haut dossier pour son tout petit salon discret. Cela avait donné à partir de 1952 le fauteuil CH71 et le sofa CH72, en fait deux choix légèrement différents et c’est le fauteuil qui s’est révélé en premier le plus intéressant ».
Hansen & Son a très vite édités ces meubles. Plutôt accueillant, le troisième opus baptisé CH78 vous tend les bras, à savoir des baguettes de bois rectilignes rythmant graphiquement, de concert avec les quatre pieds effilés, la ligne générale de ce siège qui exhibe des rondeurs organiques sur le haut et des angles vers le bas. L’ensemble est plutôt accueillant surtout tendu de tissu texturé, un peu moelleux, comme le fameux tissu Hallingdal de l’éditeur textile Kvadrat.
Le siège a d’abord été surnommé « Mama Bear » parce que son pendant masculin, la Papa Bear, était sorti quelque temps auparavant. La Mama Bear se voulait être plus légère et moins carrée. Dans la décennie de la dynamique du modernisme danois, Hans Wegner faisait du mobilier de qualité mais qu’on ne devait pas être gêné de déplacer. D’où leur attrait intact aujourd’hui, au-delà de tout côté statutaire. Le CEO Knud Erik Hansen va même plus loin : « Le mobilier iconique de Hans Wegner est toujours le bienvenu dans nos collections. Nous avons travaillé avec Hans Wegner depuis les années cinquante et tout son mobilier s’intègre vraiment très bien à ce que nous faisons. Ces meubles sont aptes à séduire dans le monde entier un large groupe de gens passionnés de design. Ils aiment non seulement aiment Wegner mais aussi les valeurs captives dans son travail, à savoir l’artisanat et le développement durable. Du mobilier taillé pour être intemporel et passer l’épreuve du temps. » De plus en plus en plus de personnes sont sensibles à l’histoire de ces pièces de design qu’on qualifie d’icônes. Mais encore plus de personnes sont sensibles au confort avant tout, aussi bien tactile que visuel et testé 365 jours par an dans le cadre de la vie quotidienne…
> Fauteuil CH78 Mama Bear, Carl Hansen & Son, à partir de 3 600 €.