Achevée au printemps dernier, la Capital Hill Residence de Zaha Hadid se dévoile enfin après douze années de conception et de travaux hors-normes. Gigantesque périscope implanté à proximité de Moscou, la villa de Vladislav Doronin surplombe la forêt de Barvikha avec une géométrie d’autant plus exceptionnelle qu’elle dessine la seule habitation privée jamais réalisée par l’architecte irako-britannique.
« Je veux me réveiller le matin et voir uniquement le ciel bleu. Je ne veux voir aucun voisin et me sentir libre. » Vladislav Doronin, propriétaire des lieux.
En 2006, lorsque l’homme d’affaires expose au cours d’un dîner les ambitions de ses prochaines villégiatures, il ne s’imagine pas encore que Zaha Hadid s’apprête à lui répondre sur le vif, par un projet esquissé sur sa serviette de table. Ce premier croquis le séduit immédiatement, avec son principe de deux parties indépendantes diamétralement opposées dans leur rapport au site, l’une étant encastrée dans le sol et l’autre projetée à 22 mètres dans les airs.
Rythmé par quatre niveaux, l’ensemble s’insère dans la topographie avec un socle dédié aux loisirs et aux espaces de réception. A l’intérieur, les doubles courbures de la structure composent un paysage artificiel où le séjour principal, la salle à manger, la cuisine et une piscine intérieure s’articulent avec une fluidité maximale, sous les chambres d’amis et la bibliothèque situées au niveau de l’entrée.
Entre les colonnes de béton s’immiscent ensuite un escalier et un ascenseur de verre pour mener à la suite principale aux allures de perchoir. Une folie des grandeurs dont Vladislav Doronin ne semble décidément pas se lasser, puisque le promoteur a depuis fait appel à l’agence américaine SOM, auteur de la tour Burj Khalifa, pour imaginer l’Oko Tower, siège de sa société d’investissement immobilier et accessoirement le plus haut gratte-ciel de Moscou.