Dès l’entrée, une statue d’un samouraï et d’une chouette, les deux emblèmes du cabinet August Debouzy, donnent le ton de cet immeuble de bureaux où se mêlent, au gré d’une architecture zen, des œuvres d’art choisies par le Studio Razavi. C’est d’ailleurs ce dernier qui a réalisé la grande tapisserie de l’entrée et la sculpture de la seconde cour.
D’emblée, les volumes impressionnent, tout comme le travail de la lumière dans les deux patios à la magistrale hauteur sous plafond, les étages répartis en bureaux, les salles de réunion et espaces communs, agrémentés de coursives et de balcons, le dernier étage ouvert à tout le monde, comprenant cabinet de curiosités, salles de déjeuner, lieu de réception, terrasses avec vue sur tout Paris.
« La complexité et l’intérêt de ce chantier résida dans la gestion du programme, explique Alireza Razavi, et dans des changements symboliques, comme par exemple faire du dernier étage, habituellement réservé à la direction, un espace convivial, et descendre la direction dans les étages inférieurs. » Soit sept mille cinq cent mètres carrés répartis sur neuf niveaux dont trois en sous-sol, comprenant un auditorium de cent vingt places, un restaurant de quatre-vingt cinq couverts, une salle de sport, un garage à vélos et une salle de cinéma MK2.
Un nouveau lieu idéal pour accueillir ce cabinet prestigieux créé il y a vingt-cinq ans et qui emploie deux cent cinquante collaborateurs dont trente associés, et qui a quitté l’avenue de Messine pour s’installer rue de Téhéran, dans le très chic huitième arrondissement parisien.
Bonheur et beauté au quotidien
Réalisé par l’architecte Bruno Pellissier en 1929, l’immeuble a d’abord abrité la SCOA (Société Commerciale de l’Ouest Africain) puis Danone jusqu’en 2003, Dior Parfums jusqu’en 2019. Seules la façade et les cours intérieures n’ont pas subi les diverses rénovations. Le grand challenge du chantier du cabinet August Debouzy fut de concilier paramètres esthétiques, fonctionnels et techniques afin de réorchestrer des espaces destinés à accueillir, conseiller, gérer des problèmes, partager des informations, le tout sur fond de confidentialité.
En résumé, conjuguer « bonheur au travail et productivité, facilité et beauté au quotidien ». Tous les paramètres de la construction vont dans ce sens : parois vitrées pour faciliter échanges verbaux et contacts ; prouesses acoustiques pour assurer un haut niveau d’isolation sonore, y compris pour la fermeture des portes qui se fait sans le moindre bruit. Un souci acoustique qui va même jusqu’au plafond modulaire (Saint Gobain Acophon) des huit étages.
Matières nobles et lumière tamisée
Même exigence dans la noblesse des matières, orme d’Amérique pour les plafonds et les murs traités à la japonaise, bois et acier laqués, marbre, tonalités chaleureuses, lumière tamisée grâce à des revêtements en placage de bois Oblerflex pour les espaces destinés aux clients, et en placage stratifié Unilin pour les espaces collaborateurs. La flexibilité des aménagements a également été travaillée afin de créer, ou non, des open spaces, mais également des aires de détente entre les bureaux. « Il ne s’agissait pas de faire un immeuble de co working, reprend l’architecte, mais de créer avant tout un bâtiment vivant. On a travaillé pour cela l’espace dans sa totalité jusqu’aux poignées de porte, les détails, les matériaux afin que tout le monde en profite. »
Une réalisation en phase avec les projets qu’Alireza Razavi dessine dans son agence parisienne et dans ses deux antennes de Londres et de New York. Il vient de signer la réalisation du nouveau bâtiment pour l’extension de la Maison d’Italie à la Cité universitaire à Paris.
> Studio Razavi Architecture : 28 rue de Trévise, 75009 Paris, 01 42 46 02 58 et www.studiorazavi.com