Au cœur du très touristique Saint-Germain-des-Prés, à Paris, l’architecte d’intérieur Bruno Borrione livre un hôtel 5-étoiles sans ostentation, garantissant un confort authentique et l’expérience d’un appartement de collectionneur d’art parisien le temps d’un séjour.
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Refuge germanopratin
Depuis la rue de Buci, la façade en impose avec ses oriels (fenêtres en encorbellement), ses balustrades, ses balcons ouvragés et ses hauts-reliefs, qui donnent à l’édifice des airs de palace parisien. « La façade date de 1911. On est dans les derniers élans de la vague haussmannienne qui se caractérise par des formes plus arrondies », fait remarquer le directeur de la Villa des Prés, Jérôme Didier.
À l’intérieur, en revanche, l’atmosphère est résolument contemporaine, renforcée par la présence d’une soixantaine de tableaux dont l’exécution a été confiée à onze artistes (Pilar Angeloglou, François Bonnel, Pola Carmen…) par la galeriste Amélie du Chalard (Amélie, Maison d’art).
« Nous sommes à Saint-Germain-desPrés, l’un des berceaux de l’art à Paris, et nous souhaitions y faire écho », souligne l’architecte d’intérieur Bruno Borrione, qui a eu la charge de transformer cet immeuble d’habitation en hôtel.
Aguerri (une soixantaine de projets hôteliers à son actif), l’homme excelle ici dans la composition des volumes et le choix des matériaux (cuir, palissandre, pierre de Saint Laurent…).
Un hôtel-galerie
À l’image des vitraux inspirés des œuvres de Josef Albers, réalisés par l’Atelier Duchemin et posés dans l’entrée et dans l’escalier, du bar recouvert d’une mosaïque de plaques de métal, du bassin de nage d’une quinzaine de mètres creusé en sous-sol, mais baigné d’une lumière quasi naturelle…
Deux ans de travaux ont été nécessaires pour arriver à ce résultat, avec des détails parfois insoupçonnables: « Les étages ont été désolidarisés du rez-de-chaussée par d’énormes Silentbloc placés sur les piliers porteurs, pour éviter que les vibrations de la rue et du métro remontent », précise-t-il.
Justement, dans les étages de ce 5-étoiles qui mise beaucoup sur la discrétion, on trouve 34 chambres, des suites et des appartements dont certains logés en mansarde.
Les aménagements revendiquent d’emblée un confort d’usage et affichent un subtil dosage entre un mobilier dessiné pour les lieux (luminaires et tapis) et une récolte d’objets, comme les iconiques lampes Snoopy signées Achille et Pier Castiglioni. « Ce qui est le propre de l’harmonie hétéroclite d’un chez-soi ! » rappelle à juste titre l’architecte.
> Villa des Prés. 29, rue de Buci, 75006 Paris. Tél.: 01 89 40 05 00. Villadespres.com
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