Quel est votre quartier favori ?
J. J. Martin : Brera ou les 5Vie. J’aime les vieilles rues étroites pavées et les beaux appartements classiques.
Où trouver les meilleurs cocktails ?
Tous les cocktails de Maurizio, au Bar Basso.
La dernière tendance milanaise ?
Ma marque, La DoubleJ. (rires). J’ai vu à la garden party d’Angela Missoni plusieurs femmes porter nos modèles. Les motifs vintage résonnent bien avec l’exubérance italienne !
À Milan, le monde envie…
Le style inimitable des Milanais. Ils glissent à vélo habillés de costumes ajustés, avec leurs chaussures brillantes, et sont toujours impeccables pour prendre l’avion.
Un souvenir du dernier Salone ?
Le lancement de « La DoubleJ. Housewives », une collection d’assiettes en porcelaine et de linge de maison en lin décorés d’imprimés vintage empilés sur une immense table avec une explosion de couleurs et de motifs.
Le plus beau bâtiment historique ?
La Torre Velasca, que je vois de ma terrasse. J’adore son esprit brutaliste d’après-guerre.
Quel palazzo vous inspire le plus ?
Je nourris une obsession pour une école de la Via Passione installée dans un palazzo du XVIIIe. Son plafond est doté des plus belles fresques que j’ai jamais vues. Très différente des écoles de Los Angeles…
Une ville alternative ?
Aucune autre ville en Italie permet de travailler entouré de gens créatifs et d’avoir si vite accès à la mer et à la montagne. D’autres sont plus belles, mais son dynamisme est unique, surtout ces cinq dernières années.
Où trouver les meilleures douceurs ?
Chez Gattullo, où j’achète les gâteaux pour les anniversaires de mes employés. J’aime aussi les sfoglie au miel de la Pasticceria Cucchi, qui fut mon bureau ocieux durant treize ans, avant le lancement de ma marque. Monsieur Cucchi, toujours derrière sa caisse, est adorable !
Quel est votre plat milanais favori ?
Les plats typiques sont la côtelette et l’osso bucco… Végétarienne, je préfère les plats des régions plus pauvres, où la viande était rare, comme dans les Pouilles. Mais les Milanais excellent dans le risotto au safran.
Votre cantine ?
Al Pont de Ferr sur les Navigli.
Une odeur…
Celles du jasmin et de la glycine qui sont très communs ici et dégagent un parfum divin sur toutes les terrasses de Milan, même la nôtre.
Un couturier ?
Monsieur Armani, avec ses vêtements bien coupés épurés et ses pommettes saillantes, est une métaphore de la ville. Miuccia Prada représente une facette plus frivole et inattendue, audacieuse et rigoureuse à la fois.
Où allez-vous pour faire un break ?
J’aime me balader dans les églises vides aux plafonds peints comme Santa Maria presso San Satiro, Chiesa Santa Maria della Passione ou Chiesa Sant’Antonio Abate. Parfois j’emporte mon ordinateur et je m’installe sur les bancs pour écrire. Les horaires d’ouverture ne sont pas réguliers, comme toute chose en Italie !
L’objet le plus emblématique ?
Les fauteuils de Gio Ponti, les Vespa, la papeterie Raimondi et les sacs à main de Fontana.
Une habitude ?
L’aperitivo, bien sûr ! Les Milanais le pratiquent avec générosité : ils ne se contentent pas de servir une poignée de cacahuètes. Une autre curiosité de Milan : il y a plus d’architectes que de chauffeurs de taxi. Tout le monde ici est architecte !
Partie de Milan, qu’est-ce qui vous manque ?
Sa petite envergure et son charme. J’ai l’impression de connaître tout le monde. C’est une ville amicale, où on ne passe pas des heures dans une voiture ou un taxi, ce qui me rend folle à Londres, Paris, New York ou Los Angeles.
Quel est votre bar d’hôtel fétiche ?
Celui du jardin de l’hôtel Bulgari. C’est le signe que le printemps est là !
Quelle est votre rue favorite ?
Via Vivaio. C’est l’exemple typique de l’architecture fin de siècle, avec ses façades Liberty et ses énormes appartements classiques. J’aime aussi les grands immeubles de la Viale Majno, tapissés de verdure au printemps et en été. Milan passe du gris au vert en un instant.
Votre « lieu secret »…
Je ne traîne habituellement pas dans les cimetières, mais j’adore le Cimitero Monumentale. J’y ai fait un break à la fin de la dernière fashion week et je me suis perdue dans son jardin et ses balcons sculptés…