Biennale d’art contemporain de Lyon 2024 : une édition centrée sur l’altérité

Accueillir, partager, transmettre… La Biennale d’art contemporain de Lyon invite 75 artistes à tisser des ponts pour resserrer les mailles de notre humanité malmenée. Baptisée « Les Voix des fleuves », cette 17e édition est portée avec enthousiasme par Alexia Fabre, sa commissaire.

« Je crois au métissage, à l’hybridation, à la force du collectif. Cette Biennale met en avant l’altérité, la légitimité de parler de soi, mais aussi de l’autre, quelles que soient ses origines et ses opinions », affirme d’emblée Alexia Fabre, directrice des Beaux Arts de Paris et commissaire de la Biennale d’art contemporain de Lyon.


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Hymne à l’altérité

Pour appliquer ce programme, elle a convié à Lyon des artistes de tous horizons, dont la moitié sortis récemment des écoles, et leur a proposé de créer une majorité d’œuvres nouvelles. « Beaucoup de ces jeunes ont choisi de vivre et de travailler en France. Faire découvrir des artistes installés autour de nous s’inscrit dans une démarche responsable », précise la curatrice.

Murdesmots de Bocar Niang (2023). Issu d’une famille de griots, l’artiste sénégalais transforme les récits et les événements en performances orales, en textes ou en installations sculpturales.
Murdesmots de Bocar Niang (2023). Issu d’une famille de griots, l’artiste sénégalais transforme les récits et les événements en performances orales, en textes ou en installations sculpturales. Bienvenu Cheikh Seck

Leurs propositions entrent en dialogue avec deux lieux patrimoniaux investis pour la première fois par la manifestation. À l’entrée de la ville, Les Grandes Locos rassemblent une trentaine d’installations (sculptures, vidéos, peintures, etc.) dans deux halles industrielles du XIXe siècle, encore dans leur jus.

Mélange de savoir-faire

S’y côtoient, entre autres, la forêt de bras levés sculptée par Myriam Mihindou à la manière d’un soulèvement féminin; la grande tapisserie de Mona Cara, à qui des dentellières ont transmis leur savoir-faire; les instruments de musique fabriqués par le compositeur Bastien David, mis à la disposition des visiteurs; ou encore le dispositif immersif créé par Oliver Beer, pour évoquer les rituels préhistoriques accomplis dans la grotte du Pech Merle (Lot). Autre lieu, autre ambiance.

Détail de La Mer poubelle de Mona Cara (2022). La plasticienne hyéroise tisse des pièces textiles hybrides au croisement de la tenture d’Histoire et de la bande dessinée.
Détail de La Mer poubelle de Mona Cara (2022). La plasticienne hyéroise tisse des pièces textiles hybrides au croisement de la tenture d’Histoire et de la bande dessinée. Adrien Thibault

« À la Cité internationale de la gastronomie, dans l’ancien Grand Hôtel-Dieu consacré à l’hospitalité, il est question de rituels de soins et de passage », reprend Alexia Fabre. On retrouve une œuvre de Christian Boltanski sur ces monuments aux vivants et aux morts qui ponctuent l’histoire de l’humanité. Le plasticien sénégalais Bocar Niang, issu d’une famille de griots, partage sa tradition. Guadalupe Maravilla invente des rituels de guérison. Et Malo Chapuy se réfère à la peinture des primitifs italiens, en l’investissant de sujets contemporains. » C’est plein d’humour et cela fait du bien.

> « Les Voix des fleuves ». À la Biennale d’art contemporain de Lyon, du 21 septembre au 5 janvier 2025. Labiennaledelyon.com


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