Le besoin essentiel du retour au travail manuel et à une échelle plus humaine : voici les stimuli qui ont poussé Céline Salomon à quitter l’architecture pour se reconvertir dans la céramique. La jeune femme a trouvé sa source d’inspiration auprès de maîtres artisans chinois, dans la ville de Jingdezhen, mondialement reconnue pour sa porcelaine. Bien qu’elle ne maîtrisait pas la langue, elle s’est initiée deux ans durant à la technique du coulage et du modelage. Cette expérience lui a permis de se familiariser avec les traditions du pays, d’apprendre un savoir-faire millénaire et, au final, de trouver son identité.
L’architecture à petite échelle
Dans son atelier parisien, Céline Salomon n’a pas coupé les ponts avec son ancien métier. Elle explore en effet le registre de l’architecture-nature en s’inspirant notamment des courbes de niveaux des plans d’urbanisme. La céramiste décline également les formes cylindriques et les multitudes de textures qu’offre la porcelaine. Ses créations dévoilent différents aspect (brut, inspiré du béton, du crépi ou de la roche), des matières que Céline Salomon apprécie en architecture. Elle produit aussi des pièces de petit mobilier (guéridons, luminaires, vasques de salle de bain…), dans lesquelles elle trouve un équilibre entre justesse des épaisseurs, translucidité et délicatesse des textures. Ses créations, mobilier et art de la table aux formes maternelles, découlent au préalable d’une réflexion en croquis suivi de dessins techniques. Un process de travail qui facilite les collaborations avec des décorateurs et autres métiers connexes.
Les déclinaisons du « bleu et blanc »
Le terme Zû ou 组 en chinois, est le nom donné à l’atelier que Céline Salomon a fondé en 2018. Ce mot signifie rassembler, regrouper, tisser ou encore tribu, famille. Il reflète la vision de la créatrice, qui prône le partage des connaissances, des savoir-faire et des cultures. Ses pièces brassent sa culture française avec son expérience en Chine. Céline Salomon a trouve son identité à travers le bleu de Cobalt. Elle s’est approprié le fameux bleu et blanc des porcelaines ancestrale chinoise et le réinterprète dans ses créations. La brillance léchée de l’émail conjuguée au bleu nuit fait naître une poésie très contemporaine.
La calligraphie, art de la maîtrise et du lâcher-prise
Le souci du détail et la rigueur dans l’exécution transparaissent dans les arêtes et les finitions particulièrement soignées. Céline Salomon combine la technicité du travail de la terre à la spontanéité du geste pictural. Pour la céramiste, ces deux phases de travail sont complémentaires. Inspirée par la plasticienne française Fabienne Verdier, elle revisite la calligraphie. Plus que l’art de bien former les caractères, ses motifs délicatement déposés sur les céramiques relèvent plus de la danse picturale. Telle une chorégraphie définie par le mouvement, la vitesse et l’intensité des donnés, les coups de pinceaux traduisent une émotion, une histoire et un sentiment différents d’une pièce à une autre. La singularité du travail de Céline Salomon tient à la dynamique de l’expression de son corps sur une matière.
> L’ensemble des créations de Céline Salomon sont en vente sur le site internet de l’Atelier Zû.