L’arte povera au coeur de la première adresse de Maxime Potfer

Du cachet, mais aussi un petit côté décrépi qui n’était pas pour lui déplaire. C’est ici, au cœur du quartier des Antiquaires de Nice, que Maxime Potfer, de retour dans sa ville natale, a installé son bar, Povera.

Povera tire son nom de l’arte povera ou de la cucina povera, qui consistent à faire avec ce qu’on a sous la main, des matériaux ou des ingrédients dits « pauvres ». Une inventivité née du peu. Et c’est exactement ce que Maxime Potfer a réussi à réaliser, tant sur le fond, les cocktails, que sur la forme, le design.


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Simplicité travaillée

Il a en grande partie rénové le lieu lui-même, avec beaucoup de détermination et de vision. Sans doute est-ce le fruit d’années passées à travailler comme consultant, à voyager de ville en ville, de bar en bar, notamment en accompagnant Experimental Group (chaîne de bars à cocktails et d’hôtels de charme) dans son développement.

Chez Povera, sous l’une des arches servant de lien entre les deux salles. Les murs bruts aux soubassements ocre, comme dans une maison de grand-mère provençale, se marient parfaitement à l’inspiration industriellle du comptoir en béton ciré blanc.
Chez Povera, sous l’une des arches servant de lien entre les deux salles. Les murs bruts aux soubassements ocre, comme dans une maison de grand-mère provençale, se marient parfaitement à l’inspiration industriellle du comptoir en béton ciré blanc. THOMAS CHÉNÉ

« L’idée, c’était de mettre en valeur la porte d’entrée et les belles arches servant de lien entre les deux salles, explique Maxime Potfer. Et conserver une impression de désuétude, un peu comme dans la maison d’une grand-mère où l’on a vécu de très beaux moments, qu’on n’a pas envie de retaper parce que l’on sait que ça ne serait plus pareil après. »

Laisser les traces du passé, donc, tout en ajoutant certains éléments démontrant que la rénovation a été réfléchie: le comptoir, construit en un seul bloc de béton ciré blanc, et le soubassement des murs, bien lisse et badigeonné d’ocre.

Intérieur soigné

« J’étais sur le chantier tous les jours. À chaque fois que l’on grattait quelque chose, on tombait sur un morceau de cloison complètement éclaté. La question se posait: “On le garde ou on l’enlève ?” On choisissait de le laisser apparent quand il faisait partie de l’histoire du lieu. »

Une carte de cocktails et de focaccias conçus uniquement à partir d’ingrédients frais et locaux.
Une carte de cocktails et de focaccias conçus uniquement à partir d’ingrédients frais et locaux. THOMAS CHÉNÉ

À cette base, Maxime Potfer a ajouté quelques éléments (appliques, tabourets, chaises et tables vintage…) apportant un souffle de design au lieu. « J’aimais l’alliage entre l’inspiration maison de grand-mère provençale et le côté industriel. »

Cette apparente simplicité, c’est aussi ce qu’on retrouve dans ses cocktails, bien plus travaillés qu’il n’y paraît, conçus uniquement à partir d’ingrédients frais et locaux, voire de restes de la cuisine – comme des chutes de focaccia. « L’idée est de s’inscrire dans un cercle vertueux où rien n’est gaspillé. »

> Povera. 18, rue EmmanuelPhilibert, 06300 Nice. Cocktails à partir de 13 €, focaccias 9 €. @barpovera


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