Art Paris, c’est parti !

Art Paris Art Fair fête son 20e anniversaire en accueillant sous la nef du Grand Palais jusqu'au 8 avril, 142 galeries venues de 23 pays. Rendez-vous printanier des amateurs d’art moderne et contemporain, cette édition met le cap sur la Suisse, invitée d'honneur.

Avec 35 solo shows, un secteur « Promesses » avec 12 galeries émergentes et un panorama de la scène française vu à travers l’œuvre de 20 artistes, l’édition 2018 d’Art Paris Art Fair se révèle éclectique et audacieuse. Pilotée par Guillaume Piens pour la septième année consécutive, cette foire ouverte à tous les médiums – vidéo et design compris –, est qualifiée de « foire passion » par son commissaire général. Désormais, l’offre proposée par les galeries sélectionnées permet non seulement de répondre aux attentes des amateurs mais aussi à celles des connaisseurs. Et si Guillaume Piens reste fidèle à son ambition, celle de démocratiser l’art moderne et contemporain, il s’emploie à « proposer de nouveaux horizons, pas seulement géographiques, mais qui permettent de renouveler le regard ».

Le commissaire général d’Art Paris Art Fair depuis 2011, Guillaume Piens, a réussi son pari : attirer toujours davantage d’amateurs et de connaisseurs autour de l’art moderne et contemporain.
Le commissaire général d’Art Paris Art Fair depuis 2011, Guillaume Piens, a réussi son pari : attirer toujours davantage d’amateurs et de connaisseurs autour de l’art moderne et contemporain. Art PAris Art Fair

Fort du succès de la précédente édition, qui a fermé ses portes sur des chiffres de fréquentation en hausse de 3 % (54 537 visiteurs venus de 53 pays), Art Paris Art Fair souhaite plus que jamais soutenir le marché hexagonal. Ainsi, 54 % des galeries présentes au Grand Palais sont françaises, un bataillon composé d’enseignes historiques, telles les galeries Claude Bernard, Vallois ou Templon, mais aussi d’autres de taille intermédiaire, que Guillaume Piens préfère nommer des « galeries d’auteur », issues tant des régions que de la capitale. Parmi ces dernières, nombreuses sont celles qui s’installent pour la première fois sous la grande nef, offrant grâce à leurs démarches singulières une alternative à l’uniformisation de la scène artistique. Bertrand Grimont présente ainsi les sculptures combinant numérique et artisanat de Vincent Mauger ; Odile Ouizeman, les installations textiles de Jérémy Gobé ; Pierre-Yves Caër, les céramiques de Yuki Nara.

« La Liberté guidant la laine » (2018), de Jérémy Gobé. Galerie Odile Ouizeman, Paris.
« La Liberté guidant la laine » (2018), de Jérémy Gobé. Galerie Odile Ouizeman, Paris. Jérémy Gobé

Une nouvelle initiative vient commémorer cette date anniversaire : « 20 ans – Un regard sur la scène française », à travers 20 artistes français marginalisés sur lesquels le critique d’art François Piron (commissaire notamment de l’exposition « L’esprit français – Contre-cultures 1969-1989 » présentée à La Maison rouge, en 2017) met un coup de projecteur. Ce spécialiste a pour mission d’« interroger la place des femmes artistes et celle des artistes étrangers. On sait aujourd’hui que ces deux populations ont produit en France les plus vives et les plus incisives des pratiques artistiques, mais aussi comment elles ont été, plus rapidement que d’autres, oubliées ou écartées des “grands récits” ». Qu’ils s’appellent ACM, Yves Trémorin ou Vera Molnar.

« La Dérivée mexicaine » (2009), d’Yves Trémorin. Galerie des Petits Carreaux, Saint-Briac-sur-Mer.
« La Dérivée mexicaine » (2009), d’Yves Trémorin. Galerie des Petits Carreaux, Saint-Briac-sur-Mer. Yves Trémorin

Engagée dans la défense du marché français, Art Paris Art Fair propose néanmoins un tour d’horizon des tendances mondiales grâce à la participation de galeries internationales (46 %), dont certaines sont originaires de pays jusque-là absents de la foire, tels le Portugal, la République tchèque, le Maroc ou la Russie. Ainsi, la galerie K35 de Moscou, rattachée au secteur « Promesses », permet de (re)découvrir l’œuvre d’Ilya Gaponov, peintre du collectif Nepokorennie de Saint-Pétersbourg, exposée à Blois en 2010 à l’occasion de l’Année France-Russie et rarement vue depuis.

A.C.M., pour Alfred Corinne Marié, bâtit des architectures à partir de pièces extraites de vieilles machines à écrire, réveils, transistors, ou composants électroniques, fils électriques, etc… Galerie abcd-Art Brut, Paris.
A.C.M., pour Alfred Corinne Marié, bâtit des architectures à partir de pièces extraites de vieilles machines à écrire, réveils, transistors, ou composants électroniques, fils électriques, etc… Galerie abcd-Art Brut, Paris. ACM

Quant à l’invitation lancée à la Suisse, après avoir mis à l’honneur des régions plus lointaines telles que l’Afrique, la Corée du Sud ou l’Asie du Sud-Est, elle est née du « désir d’Europe » ressenti par Guillaume Piens après les élections qui ont provoqué la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Cap à l’est donc, avec pour guide Karine Tissot, directrice du Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains (canton de Vaud). L’historienne de l’art promeut la pluralité de la scène helvète à travers notamment une sélection de 13 galeries (situées en Suisse alémanique, romande et italienne) et les dernières acquisitions de la fondation d’entreprise Helvetia. À 20 ans, Art Paris Art Fair devient plus qu’une foire : un véritable lieu d’inspiration et un acteur de la création.

« Nulle part, c’est déjà ailleurs », Vincent Mauger.
« Nulle part, c’est déjà ailleurs », Vincent Mauger. Vincent Mauger

Art Paris Art Fair, au Grand Palais, 3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris.
Jeudi 5 avril de 11h30 à 20h, vendredi 6 avril de 11h30 à 21h, samedi 7 avril de 11h30 à 20h, dimanche 8 avril de 11h30 à 19h.
Artparis.com

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