Architecture : « Le parking le plus glamour de la capitale »

Aux confins du XVIIe arrondissement parisien, le parking sous-terrain de l'agence anonyme redonne ses lettres de noblesse à un espace trop souvent considéré comme un équipement technique.

Cette année, l’Equerre d’Argent a bien failli récompenser un parking… Parmi les huit finalistes en lice pour le prix d’architecture le plus réputé de France, le parking de l’agence anonyme s’est finalement fait détrôner par le Tribunal de Grande Instance de Renzo Piano. Un rival de taille, difficile à concurrencer, même pour un parking qui se présente comme « le plus glamour de la capitale ».

Ce parking privé dispose de 123 places réparties sur trois niveaux.
Ce parking privé dispose de 123 places réparties sur trois niveaux. daniel rousselot

Livré au mois d’avril dans le XVIIe arrondissement de Paris, il faut bien avouer que le parking Bois-le-Prêtre détonne dans l’univers des parcs de stationnement sous-terrains. Pensé « en terme de mouvement, de continuité et de confort » par Noureddine Souilah-Edib et Jean Frizzi, le projet cherche à combattre notre habituelle « appréhension à aller sous terre avec tout ce que cela peut véhiculer dans l’imaginaire collectif ».

L’éclairage et la couleur animent l’espace.
L’éclairage et la couleur animent l’espace. daniel rousselot

« Par le traitement qualitatif des entrées, la transparence, les relations visuelles, la fluidité spatiale, […] la lumière, la signalétique », ce parking de 123 places surprend par le soin apporté à chacun de ses aménagements. Desservis par une rampe circulaire, les trois niveaux s’articulent autour d’une série de douze poteaux. Un « noyau central évidé » qui laisse filer le regard pour dessiner un « espace unitaire », lisible au premier coup d’œil, à la fois rassurant et aéré.

Un « noyau central évidé » apporte un sentiment d’espace et de sécurité.
Un « noyau central évidé » apporte un sentiment d’espace et de sécurité. daniel rousselot
Les accès piétons s’enveloppent d’orange.
Les accès piétons s’enveloppent d’orange. daniel rousselot

A partir du noyau, les poutres rayonnent et rythment l’espace en accentuant le cinétisme du parcours. Soulignées de néons, elles mettent en lumière « des formes souples de couleur » qui tranchent avec l’omniprésence du béton et répondent à l’orange des accès piétons. Monochromes du sol au plafond, ces derniers s’insèrent entre des « lames miroirs » au niveau de la rue. Des édicules qui camouflent également la rampe et les bouches d’aération en se parant d’acier Inox pour refléter le paysage et se fondre dans le jardin imaginé par les deux architectes.

A l’extérieur, les accès et parties techniques se camouflent entre des « lames miroirs » .
A l’extérieur, les accès et parties techniques se camouflent entre des « lames miroirs » . daniel rousselot
L’acier Inox brillant des édicules reflète la tour et le jardin pour se fondre dans son environnement.
L’acier Inox brillant des édicules reflète la tour et le jardin pour se fondre dans son environnement. daniel rousselot

A la manière des « restanques » provençales, de petits murets divisent le terrain en six plateaux qui s’adaptent à la déclivité de la parcelle. De petites terrasses, plantées de hautes tiges et de quelques arbres, pour en faire un parking aussi agréable en surface qu’en sous-terrain.

Nivellé par des « restanques », le jardin se donne à voir depuis la tour Bois-le-Prêtre.
Nivellé par des « restanques », le jardin se donne à voir depuis la tour Bois-le-Prêtre. daniel rousselot

 

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