L’omniprésence des chantiers de construction frappe aujourd’hui tous les visiteurs de passage à Manchester. Autrefois endormie, suite au déclin de son activité industrielle entamé à partir de l’après-guerre, la ville affiche aujourd’hui une vitalité incontestable. Un retournement de situation qui tire ses origines dans un événement dramatique, lorsqu’une bombe de l’IRA a détruit une partie du centre-ville en 1996. Si l’explosion n’a heureusement causé aucun décès, elle a provoqué un sursaut architectural qui n’a jamais perdu de sa vigueur.
« Après la multiplication des lotissements en banlieue, au cours des années 1960 et 1970, la bombe a paradoxalement été une chance pour le centre-ville » explique David Green, associé au sein de l’agence d’architecture SimpsonHaugh. Obligé de se réinventer, le centre historique regagne dès lors l’intérêt des architectes, notamment celui du cabinet basé à Londres et Manchester. Fort de sa centaine de collaborateurs, celui-ci est l’un des acteurs majeurs de ce renouveau architectural, avec des projets nombreux et variés.
S’il n’est haut que de six étages, l’Urbis entérine en 2002 la première étape de la transformation du centre-ville. D’abord dédié à l’architecture et l’urbanisme contemporains, ses espaces d’exposition en cascade accueillent finalement le National Football Museum à partir de 2012. Blottis derrière leurs façades vitrées, ceux-ci s’inscrivent dans la continuité d’une nouvelle place qui répond aux jardins de la cathédrale voisine. Car ici, le contraste entre les styles architecturaux n’effraye personne, et certainement pas le cabinet SimpsonHaugh, qui signe également le nouvel hall d’entrée de l’hôtel de ville.
« Bijou néogothique » selon David Green, l’hôtel de ville a fait l’objet d’une rénovation en 2014, en même temps que la Bibliothèque Centrale qui le jouxte. L’occasion pour SimpsonHaugh de créer un nouveau sas entre les deux bâtiments, avec une bulle de verre chapeauté par un plafond miroitant dont les ondulations aléatoires se réfèrent aux arches de la mairie et de la bibliothèque. Malheureusement, l’intégration des nouveaux projets dans leur contexte urbain n’est pas toujours aussi réussie, comme en témoigne le One Angel Square.
Achevé en 2008, à deux pas des bâtiments classés de l’ancien quartier administratif, le siège du Cooperative Group est parfois critiqué pour son rapport à l’espace public et son aspect isolé, au centre d’une place qui tente de faire oublier ses parkings avec un aménagement paysagé des plus modestes. Critiquée ou non, l’effervescence architecturale a en tout cas gagné tous les secteurs de la ville depuis la tragédie du centre historique. Dès 2002, le quartier de Trafford, à l’est du centre-ville, inaugure ainsi l’Imperial War Museum North.
Dormir à Manchester
Récemment inauguré dans le centre-ville, l’AC Hotel Manchester City Center se situe dans le quartier d’Ancoats, réputé pour être le fief créatif de Manchester. Dans son bar au look soigné et informel, l’hôtel accueille locaux et voyageurs autour d’un gin distillé artisanalement à quelques encablures de là. De ses rafraîchissements aux tapas qui soulignent ses origines espagnoles, la marque d’Antonio Catalan cultive le sens du détail à tous les niveaux. Notamment dans ses 172 chambres épurées qui mettent l’accent sur l’espace, la vue et un aménagement sur-mesure.
> 15 Mason Street, Manchester M4 5FT Royaume-Uni. www.marriott.fr