3/ Combas
Sophie Delage (1983), Mathieu Grenier (1984) et Pierre Le Quer (1987) ont créé Combas en 2011 à Nice et à Nîmes.
Pourquoi l’architecture ?
S.D. : Pour créer des émotions et, surtout, des souvenirs. M.G. : Pour être acteur de la ville et de la société. Être architecte, c’est transformer le cadre de vie, un engagement dont il faut être conscient et responsable. P.L.Q. : Pour raconter de belles histoires. Ne sommes-nous pas des narrateurs ?
Votre rencontre ?
Sur les bords de la Méditerranée, au sein d’une célèbre agence niçoise.
Votre projet le plus important ?
Le refuge de Fontbonne (Vaucluse), comme laboratoire, terrain d’exploration et parce qu’il a été l’objet de nos premiers échanges.
Un projet que vous auriez aimé réaliser ?
S.D. : La réhabilitation des anciennes plâtrières de Malaucène, dans le Vaucluse, un projet basé sur l’utilisation de ressources et de savoir-faire locaux, une démarche patrimoniale mais avant tout sociale. P.L.Q. : Le bâoli d’Adalaj, en Inde. Ou l’art d’allier l’utile au beau.
Une date importante pour l’agence ?
Le jour où nous avons appris que nous étions retenus dans un concours international pour la construction d’un nouveau chai et la réhabilitation du château de Beaucastel (Vaucluse). Nous allions nous frotter à de grands noms : Studio Mumbai, John Pawson, Shigeru Ban, Aires Mateus, Rudy Ricciotti, Garcés-de Seta-Bonnet… Dans ces moments-là, ce métier est magique.
Ce que vous défendez ?
M.G. : Une architecture pérenne qui pense aux générations futures. S.D. : On recherche la réponse juste, le « bon sens paysan » que l’on puise dans l’architecture vernaculaire, celle qui dépasse la question réglementaire et sert l’usage, le matériau, les volumes et les ambiances. Nous défendons la question de la singularité des lieux, du sens qui s’en dégage et, de fait, l’importance de l’expérience vécue, qui provoque des sensations. P.L. : La recherche. Il faut du temps pour un bon projet.
Un ou une architecte que vous admirez ?
S.D. : La liste est longue… Spontanément, je dirais Luigi Snozzi. M.G. : Les deux A, monstres sacrés : Alvaro Siza et Alvar Aalto. Mais aussi Jørn Utzon. P.L. : Impossible de répondre ! Je suis plus sensible aux lieux qu’aux personnes, qui n’ont que peu d’importance ; seule reste l’architecture. C’est comme notre nom : Combas défend une idée, une philosophie, une attitude qui doivent être comprises et transmissibles.
Un rêve ?
Qu’on soit de plus en plus nombreux à parler de long terme. Les bâtiments sont conçus pour durer et non pour être jetables. L’architecture restera là inéluctablement, le processus est irréversible. Il faut changer cette cible de l’immédiateté et de l’économie court-termiste vers un objectif plus large : le long terme et l’économie par la réponse juste. Ou, plus simplement, avoir du temps, comme un garant qualitatif et une économie à long terme. Et un château !