À l’origine de ce projet se trouve le studio d’architecture brésilien Arthur Casas, connu pour créer des espaces vivants à l’image des propriétaires qui les occupent. La rédaction s’est intéressée à son projet le plus récent : l’appartement «MW».
Le fantasme pour inspiration
Diplômé de l’université Mackenzie Presbyterian de São Paulo dans les années 1980, Arthur Casas, décide de monter son agence d’architecture et de design dix ans plus tard à São Paulo puis à New-York. Son style, reconnaissable à son rapport à l’environnement, lui a valu de nombreux prix comme celui en 2012 pour le Cabral Campus ou encore celui du meilleur designer pour le musée de la Casa Brasileira. Son inspiration, il l’a doit avant tout à l’architecte et décoratrice d’intérieur, Janete Costa. Épouse de Gil Borsoi, une figure emblématique de l’architecture des années 1970 et 1980 à l’origine de la construction du bâtiment où se trouve l’appartement «MW», elle partage avec Arthur Casas son intérêt pour l’art populaire.
Le rêve, voilà le maître mot de l’architecte. Arthur Casas souhaite que ses conceptions soient vues comme une expérience humaine et non comme de simples bâtiments. Chaque parcelle qui les composent ont pour objectif d’être en harmonie avec le quotidien de ses habitants. «Je suis très attentif à l’expérience des utilisateurs dans les espaces que je construis. L’expérience doit être fonctionnelle mais aussi sensible et émotionnelle» déclare l’architecte.
Face à l’océan Atlantique, l’appartement – dévoilant des influences des années 1970 – fait écho à une certaine douceur de vivre brésilienne : «Le verre, était à l’origine sombre. Il a été remplacé par des baies vitrées transparentes qui permettent d’admirer le bleu du ciel et de la mer». Affranchi des tendances, l’appartement entièrement repensé met en lumière des matériaux nobles comme le bois. Afin d’apporter à cet espace un sentiment de liberté, de haut plafonds ont été révélés et les poutres apparentes offrent un élégant jeu de volumes.
Le «MW», un appartement sur-mesure
Dans une ville où la chaleur est omniprésente, l’architecte a choisi d’utiliser dans les revêtements des matériaux froids et robustes comme un carrelage en terrazzo blanc – reflétant la couleur bleu de l’extérieur – ou encore une peinture faite à base de ciment contrastant avec la couleur boisée des poutres. «J’ai décidé de rendre leur présence évidente en exposant la matérialité du ciment». La particularité d’Arthur Casas se trouve là, dans l’intelligence de l’utilisation des matières qui entre en adéquation avec la nature environnante : «Nous veillons toujours à valoriser les matériaux locaux et responsables ; ceux qui sont les plus appropriés au climat et au paysage local».
Conçu en accord avec le style de vie de son propriétaire, le «MW» est spacieux mais organisé en parties distinctes séparant la pièce de travail – un bureau accueillant une large collection de photographies – de l’espace intime et social. La convivialité est au rendez-vous dans ce lieu au charme poétique. Attaché aux moments familiaux, le propriétaire a demandé à l’agence d’architecture d’aménager une cuisine chaleureuse.
Le studio Arthur Casas a fait appel au savoir-faire de l’éclairagiste Maneco Quideré, connu pour avoir conquis la scène culturelle brésilienne. Ce dernier orchestré a réussi à concevoir des luminaires à l’éclairage naturel. Côté mobilier, des designers de renom ont répondu présent comme Ricardo Fasanello avec son fauteuil Sphere et le Studio Objeto avec ses coussins Xingu.
Arthur Casas a, pour sa part, imaginé la table à manger triangulaire Amorfa. «Dans le salon, les meubles sont modulables, ce qui crée de nombreuses possibilités d’aménagement.» ajoute Arthur Casas. Omniprésent, l’art prend la forme d’œuvres disséminées au quatre coins du «MW», à l’instar des sculptures en argile de l’artiste brésilienne Dona Irineia, disposées sur des étagères centrales. «J’accorde beaucoup d’importance à l’artisanat et j’essaie d’intégrer des pièces d’art populaire dans presque tous mes projets. Selon moi, le mobilier qui interagit le mieux avec l’art populaire est le mobilier brésilien» estime Arthur Casas.
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