après dix ans d’études et de travaux, Herzog & de Meuron viennent d’inaugurer une tour d’habitation d’un nouveau genre composée de 145 appartements qui semblent s’empiler les uns sur les autres pour former une structure en cascade haute de 56 étages.
Posé au 56 Leonard Street, le bâtiment cherche à se distinguer des tours de Manhattan où chaque plateau se superpose au précédent de manière identique. Un mode de conception à l’origine de structures répétitives et anonymes, sans réelle identité architecturale. Afin de rompre avec cette conception monotone, les espaces du 56 Leonard s’organisent de l’intérieur vers l’extérieur à partir de chambres individuelles conçues comme des « pixels » et agencées de manière différentes à chaque niveau.
L’empilement des multiples appartements génère ensuite des angles, des porte-à-faux, des balcons et des terrasses propres à chaque étage tout en façonnant l’esthétique de la tour dont le sommet semblerait presque « onduler pour se fondre avec le ciel » selon les deux architectes suisses.
Situé dans le quartier de Tribecca, où les maisons de villes se mélangent aux gratte-ciel, le 56 Leornard s’inspire de ce mélange d’échelles en réunissant à sa base des « pixels » de tailles différentes destinés à accueillir un lobby, l’accès au parking et des équipements communs dédiés aux appartements.
A la suite d’une collaboration inédite entre les deux architectes et l’artiste britannique, une œuvre d’Anish Kapoor, spécialement créée pour le site, s’intègre au rez-de-chaussée. Accolée au lobby, elle accentue ainsi la richesse formelle du socle de la tour.
Parmi les 145 logements, seuls cinq sont finalement identiques. Une diversité rarissime au sein d’un bâtiment d’une telle densité qui, en plus de réinventer l’archétype du gratte-ciel, permet à chaque appartement d’acquérir « un caractère individuel et personnel, voire intimiste » d’après Jacques Herzog et Pierre de Meuron, dont l’Elbphilarmonie à Hamburg vient finalement d’être inaugurée.