Pour clôturer le centième anniversaire de la naissance de l’Estonie, la galerie marseillaise Kolektiv 318 présente « Estonian Modern ». Ouvert depuis 2016, ce lieu promeut le design contemporain en explorant l’héritage, les codes esthétiques et les spécifiés culturelles de chaque zone géographique. Cette année, le pays balte est à l’honneur à travers deux expositions et un pop–up store à retrouver au sein de la Cité Radieuse, à Marseille.
Baptisée « Size Doesn’t Matter », la première exposition prend la forme d’une installation au sein de l’appartement 556, dans un duplex de 56 m2. « Son titre [que l’on peut traduire par « la taille ne compte pas », NDLR] est un clin d’œil au plus petit des pays baltes et à la fonctionnalité des cellules créées par Le Corbusier, indépendamment de leur surface », précise Laura Forest, la responsable de la galerie Kolektiv 318.
Avec la commissaire de l’exposition Ilona Gurjanova, cette passionnée d’architecture du XXe siècle a sélectionné le meilleur du design estonien contemporain. Étagères modulaires, balançoires d’intérieur, céramiques brutalistes… Autant de pièces qui se marient parfaitement au décor façonné par Le Corbusier. « L’influence de la nature est omniprésente dans le travail des designers estoniens. Mettre en scène leurs créations au sein de l’Unité d’Habitation, elle-même si étroitement liée à la mer et aux collines qui l’entourent, nous semblait chargé de sens », indique Laura Forest en prenant pour exemple les suspensions en céramique de Johanna Tammsalu.
« Luther, Isokon & the Bauhaus », la deuxième exposition à retrouver à la galerie Modulor, revient quant à elle sur les liens insoupçonnés entre des maîtres du Bauhaus, un promoteur pionnier et un fabricant de meubles estonien à l’origine de la technique du contreplaqué cintré, très utilisé dans le mobilier contemporain. Au début du XXe siècle, Jack et Molly Pritchard, un jeune couple londonien aspirant à un mode de vie « rationalisé, anti-bourgeois et libéré » commande un immeuble d’un nouveau genre, l’Isokon.
Inauguré en 1934, ce dernier devient pendant plusieurs années le bastion des artistes, des architectes et des membres du Bauhaus qui fuient l’Allemagne nazie dont Walter Gropius, son fondateur, Marcel Breuer et Laszló Moholy-Nagy. Fort de ce succès, Jack Pritchard multiplie les collaborations avec des figures comme Charlotte Perriand ou Wells Coates et met à chaque fois en avant les qualités de l’innovation du fabricant de contreplaqué estonien.
Pour accompagner ces deux expositions, un pop-up store aux accents baltes a été installé au sein même de la galerie Kolektiv 318, en plein cœur du jardin de l’immeuble du Corbusier. Affiches, céramiques, plaids, jouets en bois, accessoires en feutre… Une sélection pointue d’objets décoratifs attend les visiteurs, idéale pour plonger dans l’hiver estonien juste avant les fêtes.
> « Luther, Isokon & the Bauhaus », Galerie Modulor, 3e rue, du mardi au dimanche, 10 h – 18 h, jusqu’au 13 janvier 2019.
> « Size doesn’t matter », Appartement 556 (étage privé, sur réservation uniquement par téléphone au 04 13 63 52 79, du mardi au dimanche, 10 h – 18 h, jusqu’au 13 janvier 2019.
> Pop-up store estonien, Galerie Kolektiv 318, 3e rue, du mardi au dimanche, 10 h – 19 h. Jusqu’au 20 février 2019.