Côté cour, une monumentale chaise rouge d’inspiration Eiffel exposée devant l’entrée… Cette statue de Caroline Corbeau est bien la seule extravagance que s’est offerte La Sivolière, un hôtel niché dans un ensemble de chalets en bois savoyards accolés les uns aux autres. Ce type d’architecture se fait plutôt rare à Courchevel, station plus habituée à la démesure. Côté jardin, à part un discret panneau planté en bordure de la piste du Dou du Midi, rien n’indique l’hôtel, bien enfoui dans un bosquet de sapins.
Entre classicisme et malice rococo, Tristan Auer a signé les parties communes de la Sivolière avec le bar en point d’orgue. L’ambiance tamisée éclaire juste ce qu’il faut Montanara de Gaetano Pesce, son fauteuil post-moderne qui représente un paysage de montagne. Mais le coin le plus design de l’hôtel, c’est l’espace enfant, entièrement meublé en Livingstones, ces coussins en forme de galets signés Stéphanie Marin.
Les vastes chambres habillées de bois clair qui font face à la piste et aux sapins se font plus traditionnelles. Equipées d’une cheminée que le service d’étage propose d’allumer, elles forment un parfait refuge après une journée sur les pistes. L’hôtel s’est naturellement équipé d’un ski shop, que vous pourrez quitter les skis aux pieds puisqu’il donne directement sur les pentes enneigées. L’autre attrait de l’hôtel, c’est le spa et sa piscine qui invitent à se délasser ou à approfondir l’effort derrière la large baie vitrée qui fait face à la vallée.
Un luxe discret, élégant, une grande maison de famille, avec son grand mur de miroirs anciens qui attire une clientèle essentiellement française qui vit ici un autre Courchevel : rare, authentique, dont le sens du luxe ne réside pas dans les superlatifs mais dans l’accueil ou le détail d’un plat. Parce que si l’hôtel se targue d’être le secret le mieux gardé de Courchevel, c’est surtout le cas de la cuisine de la Sivolière, où le chef Bilal Amrani et son chef pâtissier font des merveilles.
A midi, « Le Doux » sert viandes et poissons grillés. Le soir, la table change de nom, devient « Le 1850 », et propose une carte de produits bios, sauvages, de saison et si possible locaux. Le tartare de langoustine au rutabaga et truffe noire d’hiver, vinaigrette aux saveurs de fenouil, chips de tapioca soufflé est d’une fraîcheur revigorante, le turbot sauvage en croûte de céréales torréfiées, fumé au foin et au thym, petit épaûtre bio en deux textures, sauce vin jaune, servi sous cloche et encore fumant, est un ravissement de textures et d’arômes.
Les desserts sont au niveau du reste de la carte. Le Mont-Blanc, chantilly vanillée à la compotée de poire, meringue de châtaigne de Collobrières et crème glacée à la vanille Bourbon, est une succulente petite sculpture aussi belle que bonne. Ultime clin d’œil bio et local, la carte est imprimée sur un menu en papier d’amidon de pomme de terre développé à Albertville, juste en bas dans la vallée…
La Sivolière. Rue des Chenus, 73120 Courchevel.
Tel : 04 79 08 08 33.