Courtesy collectivité de Corse / Gilles Perez

Dépêchez-vous ! Il ne reste que quelques jours pour découvrir ces 3 expositions

IDEAT a sillonné la France pour dénicher les plus belles expositions d'art à découvrir pendant les Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Dans la foulée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’art contemporain surfe sur la vague du sport. Depuis mai, des expositions Art & Sport, sous l’égide de Grand Palais RMN, sont organisées dans treize villes de treize régions françaises. Ces dernières ouvrent leurs équipements sportifs pour montrer des œuvres issues des Fonds régionaux d’art contemporain (32 000 œuvres depuis quarante ans). Six manifestations sont encore à découvrir jusqu’en octobre. Suivez le guide.


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1 – Paris, spot culturel

Il n’a jamais été autant question de multiculturalisme, le thème de l’exposition présentée à la Maison de la conversation. Le sport comme l’art échouent parfois à rassembler les gens autour de valeurs positives. Il est devenu urgent de se parler. Il faut donc créer le contexte favorable à une discussion réunissant des protagonistes venus d’horizons divers.

Ya Rayi, vidéo de Katia Kameli (2017).
Ya Rayi, vidéo de Katia Kameli (2017). Katia Kameli

Telle est l’ambition du lieu qui, dans le rush parisien, accueille, entre autres, les œuvres de l’Éloge de la diversité, de Vividhattayah Stuti. Cette subtile expression de multiculturalisme s’expose comme une source d’émotions d’origines multiples. L’artiste décloisonne ainsi pratiques et styles artistiques. Il les associe en assumant les désaccords éventuels. On n’est jamais obligé d’aller voir une œuvre.

Ainsi, le film Ya Rayi, de Katia Kameli, ne cherche pas à séduire, mais plus à convaincre de l’intérêt de prêter attention à une pluralité de réalités quotidiennes, d’ici ou d’ailleurs. Même un simple portrait photo exposé aux cimaises de la Maison de la conversation conditionne un échange de regard, de sourire qui vaudra toujours mieux que de vivre côte à côte sans jamais se remarquer.

> « Multiculturalisme ». À la Maison de la conversation, 12, rue MauriceGrimaud, 75018 Paris, jusqu’au 9 septembre. Maisondelaconversation.org


2 – Tours, la BCBG moderne

La ville traînait encore il y a peu une image de ville bourgeoise, presque endormie au milieu du jardin de la France. Depuis la construction d’un nouveau centre d’art, des flots de culture ont coulé sous son pont Wilson. Si l’on vient à Tours pour découvrir le pittoresque de la place Plumereau, c’est dans le péristyle de la mairie que l’exposition « Le Rétrofuturisme » a pris place.

Marella, vidéo d’Angelika Markul (2020).
Marella, vidéo d’Angelika Markul (2020). Angelika Markul

Le gigantesque ballon miroir Silence is Sexy, de l’artiste Bruno Peinado, rappelle que le terreau local est aussi ferment de modernité. La très graphique vidéo Marella, d’Angelika Markul, nous fait frissonner, elle, au rythme d’un paysage australien de premier matin du monde. L’ambiance générale évoque le début du fi lm 2001 l’Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick.

La ville devient l’écrin dans lequel la modernité se fait captive. Tandis que Les Ondes de Love, d’Edith Dekyndt – une bannière qui ondule –, nous font percevoir des flux d’énergie (culturelle) d’ordinaire invisibles. À l’instar du drapeau argenté des frères Bouroullec devant la Bourse de commerce, à Paris. Par-delà les frontières d’univers de créateurs, des passerelles existent. Profi tons de l’été pour s’en rendre compte.

> « Le Rétrofuturisme ». Au péristyle de la mairie, 1-3, rue des Minimes, 37000 Tours, jusqu’au 13 octobre.


3 – Marseille, comme un ouragan

Au début des années 90, la cité phocéenne faisait déjà figure de pôle culturel en pleine ascension. « La Tempête », l’exposition d’Art & Sport à L’Embarcadère, encense aussi bien l’imprévisibilité que le feu de la colère. Dans le théâtre de Shakespeare comme dans la peinture de Théodore Géricault, au travers du Radeau de La Méduse, la fureur suggère des passions diverses.

”La Mer”, vidéo d’Ange Leccia (2001).
”La Mer”, vidéo d’Ange Leccia (2001). Ange Leccia

La tempête est aussi bien objet littéraire que sujet des titres des médias. La vidéo La Mer, d’Ange Leccia, fascine, elle, presque sans crier gare, en invitant chacun à regarder dans un silence pesant des vagues qui se brisent au ralenti. Ouragan ou typhon, le fi lm In our Real Life (Waves), de Jason Hendrik Hansma, rappelle toute la violence dont la nature est capable.

On l’observe en toute sécurité certes, mais les images saisissent comme une menace. La vision d’éléments déchaînés effraie autant qu’elle évoque des appréhensions ayant trait à la fatalité, à l’injustice, au hasard ou à la destruction.

> Exposition « La Tempête ». À l’Embarcadère, 3, quai du Port, 13002 Marseille, jusqu’au 30 septembre.


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