Qui d’autre qu’Uchronia pour oser chambouler les codes d’un appartement typiquement parisien ? Alors qu’il souffle cette année la cinquième bougie du collectif qu’il a fondé, Julien Sebban poursuit ses réflexions architecturales dans le 16e arrondissement. Si sa patte psychédélique s’est fait connaître dans quelques uns des lieux les plus enthousiasmants de Paris (Forest, Café Nuances), lui et sa bande œuvrent aussi dans l’ombre, pour de nombreux clients qui leur confient leurs intérieurs.
L’appartement parisien selon Uchronia
C’est dans l’Ouest parisien qu’Uchronia vient donc de livrer son dernier appartement. Haussmannien, celui-ci présentait toutes les caractéristiques du genre : parquet en pointe de Hongrie, soubassements et plafonds moulés, hautes fenêtres… Autant d’atouts que Julien Sebban les a conservé pour mieux marquer le contraste.
Loin d’être anarchiste, le collectif aime réinterpréter les classiques. Ainsi, les fenêtres ont vu leur sommet arrondi telles des arches, et la fine console que l’on retrouve souvent à l’entrée des couloirs haussmanniens prend ici les traits d’une élégante tablette en marbre translucide. Les volumes du lieu, quant à eux, sont restés intacts.
L’éloge de la rondeur
Dernièrement, le collectif a présenté une collection intitulée Wave. Parce qu’il travaille par cycle, épuisant un thème ou une idée jusqu’à avoir le sentiment d’avoir fini d’en écrire l’histoire, la vague a dessiné les contours de ses projets les plus récents — dont ce nouvel appartement.
Les pièces de cette collection se retrouvent donc distillées dans cette nouvelle réalisation. En forme de symbole de l’infini, traités tantôt en marbre, tantôt en bois peint effet pop, les tables et assises signées Uchronia dialoguent avec les arrondis qui décorent l’appartement. D’une fleur en peluche sur un lit à un tapis en passant par la découpe d’un meuble, les seventies s’invitent à Paris.
Comme à son habitude, Julien Sebban opte pour la richesse d’une palette pop. Si le parme semble jouer le fil rouge, l’habit carmin dressing du dressing joue les constrastes tandis que la teinte pastel est en permanence contrebalancée par des nuances plus vives.