Tel Le Corbusier qui, en son temps, définissait la maison comme une « machine à habiter », soulignant ainsi l’importance que revêtait selon lui la fonctionnalité dans l’espace domestique, Annalisa Mauri, créatrice de la villa moderniste Aghe, a conçu sa propre « machine » en lui ajoutant un défi supplémentaire : la durabilité. Fonctionnelle et ergonomique, sa construction rend bel et bien hommage à l’architecture emblématique du mouvement moderne.
Une maison de vacances élégante
Annalisa Mauri est de plus capable d’intégrer les technologies les plus avancées, au point de la rendre presque totalement autonome d’un point de vue énergétique, en utilisant la géothermie, les panneaux photovoltaïques (pour l’électricité) et solaires (pour l’eau chaude) ainsi que les batteries de stockage Tesla de dernière génération.
Comme l’indique Roberta Mattielig, la propriétaire des lieux, « la domotique joue un rôle central ici, car elle contribue considérablement aux économies d’énergie. Sans oublier le système de refroidissement, de chauffage et de déshumidification, qui nous permet d’obtenir des résultats extraordinaires ». Roberta et son mari, Christian Traviglia, entrepreneur, vivent là depuis plus d’un an avec leurs deux enfants, Jacopo, 11 ans, et Virginia, 14 ans. « Notre premier objectif en faisant construire cette villa moderniste était de pouvoir bénéficier d’un grand espace, explique Roberta. C’est donc une maison extrêmement conviviale, adaptée à notre état d’esprit, car nous aimons inviter de nombreux amis. La disposition est à la fois fluide et rationnelle, de sorte que dans les pièces plus privées, chacun de nous peut profiter de son intimité. »
Ce qui frappe dans l’architecture de l’habitat, c’est la remarquable élégance de sa composition, la complexité des plans développés sur trois niveaux et la discrétion avec laquelle l’ensemble s’insère dans le panorama, en dépit d’un volume important. Malgré la profusion de bâtiments qui ont profondément modifié les paysages de la Lombardie – la Brianza était autrefois considérée comme une destination de vacances –, la villa de Roberta et Christian jouit de vues spectaculaires sur le lac d’Alserio ou la ligne de crête des montagnes alentour. « L’orientation de l’édifice, commente l’architecte Annalisa Mauri, a nécessité un travail d’étude titanesque, car la façade nord est souvent la moins réussie. J’ai essayé de transformer les caractéristiques normalement estimées négatives en les rendant positives. »
En harmonie avec la nature
En outre, il était impensable de renoncer à la vue sur le massif de la Grigna et le profil acéré du Resegone, qui, comme une couronne, ceignent le panorama. « L’extérieur et l’intérieur interagissent étroitement, décrit Roberta. Grâce aux baies vitrées, le paysage entre dans la maison et vit avec nous, à tel point que nous avons parfois l’impression d’être au bord du lac. Nous voulions une forte présence de l’élément naturel et c’est pour cette raison que nous avons inclus de nombreuses plantes dans les pièces. Elles contribuent à la relaxation, offrant une immersion totale et reposante. »
Le projet de cette villa moderniste a été étudié de sorte que le bâtiment soit à l’abri des regards curieux… « De la rue, on ne peut pas en deviner la structure, précise Annalisa Mauri. C’est une architecture silencieuse, discrète et protégée. Elle assure un véritable sentiment d’intimité à ses occupants. » Les trois blocs qui la composent, conçus selon le contexte paysager, sont reliés par deux sortes de rubans qui se rejoignent et créent une continuité.
La villa n’est pas affectée par le passage des saisons, étant habitable toute l’année. Bien sûr, la piscine extérieure est vouée aux mois d’été. Mais il y a celle, intérieure, située au rez-de-chaussée et entourée de magnifiques pièces vintage, dans laquelle nager toute l’année. Des lits à remous et un bain de vapeur relaxant complètent cet espace. Au dernier étage se trouve la chambre principale, ouverte sur une superbe terrasse panoramique. « Malgré sa grande taille, conclut Roberta, la maison préserve un doux sentiment d’intimité. On n’a jamais l’impression de se perdre : c’est un endroit où l’on se sent vraiment chez soi. »