Hôtel Capelongue : un village provençal façon Beaumier

En plein cœur du Luberon, le groupe Beaumier vient d'inaugurer Capelongue. Tour du propriétaire.

C’est au bout d’une route sinueuse que cet éden provençal se révèle. Au milieu de rien, voilà Bonnieux, une bourgade charmante plantée dans le Luberon, à quelques virages de Gordes et d’une poignée des plus beaux villages du pays. Le groupe Beaumier vient d’y ouvrir le tout nouvel hôtel Capelongue, un véritable domaine de vacances, une retraite hors du temps.

Bienvenue à l’hôtel Capelongue

Les murs de l’hôtel Capelongue sont centenaires.
Les murs de l’hôtel Capelongue sont centenaires. Charlotte Lindet

Rien que l’arrivée en ce lieu grandiose donne l’impression d’un immense privilège. Une allée bordée de pins et puis un choix : aller à droite ou à gauche. De chaque côté, la signalétique pensée par les Ateliers Saint-Lazare indique le même hôtel Capelongue, sous deux dénominations différentes. Vous vous dirigerez à gauche, en direction de la bastide, pour un séjour comme à l’hôtel ; à droite, vers la bergerie, si vous vous déplacez en groupe, pour prendre quartier dans de véritables villas.

Il vous faudra d’abord passer le point de check-in. Comme à son habitude, Beaumier bouscule les codes. Ainsi, la réception ne se trouve pas derrière une porte automatique mais plutôt à la croisée des chemins. C’est dans une charmante maisonnette de pierres que les formalités seront annoncées, accompagnées d’un véritable goûter à partir de produits typiques de la région.

Comme à son habitude, le duo Jaune habille l’hôtel avec justesse.
Comme à son habitude, le duo Jaune habille l’hôtel avec justesse. Charlotte Lindet

Où qu’on regarde, le patrimoine est sublimé. Le groupe n’a rien créé ici : il a mis en lumière un domaine tombé en désuétude. Désormais, la tendance est au less is more, mot d’ordre des Ateliers Saint-Lazare — vous vous souvenez de leur corbeille « Le sac en papier » ? — qui sied comme un gant à la philosophie des hôtels Beaumier. Pour la seconde fois, ils ont appelé le duo d’architectes d’intérieur Jaune à la barre de ce nouveau navire amiral.

La seconde réalisation de Jaune pour le groupe Beaumier

On les avait découvert à l’hôtel Le Moulin, à Lourmarin, quelques kilomètres plus bas. Qui de mieux que Marine Delaloy et Paula Alvarez de Toledo pour retranscrire et moderniser l’imaginaire de la région ? Respectivement originaires d’Aix-en-Provence et de Marseille, ce duo a dans le sang les couleurs vitaminées du Sud et une sensibilité pour les matières naturelles.

Ainsi, pour l’hôtel Capelongue, l’idée était de faire « simple ». Tout coule de source tant l’aménagement et la décoration des lieux s’intègrent à leur environnement. D’une teinte ocre parfaitement choisie aux alliances de matières — céramique, terres cuite, bois, rotin… — en passant par l’objet qui signe une pièce, le décor que le duo Jaune a dessiné pour ce domaine une partition en plusieurs variations qui raconte une histoire : celle d’un village de Provence.

Le duo a travaillé main dans la main avec Delphine Rouvière, directrice de l’image du groupe Beaumier, notamment pour habiller les murs d’œuvres d’artistes émergents (Maximilien Pellet, Cesar Simao, Arsène Welkin, Jean Marques…) mais aussi pour faire de cet hôtel un parfait prolongement de l’héritage du groupe.

Un petit village

Car, oui, le qualifier d’« hôtel » ne rendrait pas justice à Capelongue. Deux bâtisses composent le domaine, chacune bordée d’un immense terrain, lesquels sont mis en scène sous la forme d’un jardin par Atelier Lamarck ou d’un potager qui fournira quelques matières premières aux cuisines. En plus des restaurants — dont un étoilé — et de la pisicne, un spa opéré par Holidermie et couplé à une salle de gym complète l’offre bien-être.

Une fontaine et de petites tables de bistrots font de l’espace central le véritable cœur de Capelongue.
Une fontaine et de petites tables de bistrots font de l’espace central le véritable cœur de Capelongue. Charlotte Lindet

A gauche de l’artère centrale qui mène à Capelongue s’élève donc la bastide, qui abrite quinze chambres et suites. Spacieux et faciles à vivre, ces cocons se dotent pour certains de balcons ou même de terrasses avec vue, et de salle de bains imaginées pour maximiser le confort et inviter aux longs séjours. L’attention aux détails est à souligner, de la tête de lit ornementale au bois choisi pour tourner les tables basses (un bois de loupe).

Sur la place du village, on retrouve un petit bar où prendre son café en feuillant La Provence, le matin, une bibliothèque où emprunter des romans de Camus, Cézanne ou Pagnol pendant le séjour et le restaurant du chef Noël Berard, auréolé d’une étoile au Guide Michelin 2022. En traversant le jardin de l’Atelier Lamarck, on tombe sur la piscine, une oasis sans vis-à-vis autre que la nature.

Quelques marches bordées d’un beau jardin et puis… la piscine.
Quelques marches bordées d’un beau jardin et puis… la piscine. Charlotte Lindet

Quant à la bergerie, elle s’articule en plusieurs bâtisses qui permettent à chacun de vivre librement. Villas d’un côté, appartements de l’autre, spa, piscine et bientôt un second restaurant qui proposera un brunch dominical… Cette partie de Capelongue se rapprocherde l’esprit d’un resort nouvelle génération où tous les services sont imaginables, sans jamais s’imposer. Une belle idée des vacances signée Beaumier.

> Hôtel Capelongue. Les Claparèdes, Chemin des Cabanes, 84480 Bonnieux. Réservations.