Les plus grands y ont séjourné mais rares sont ceux qui osaient encore pousser les impressionnantes portes de ces lieux de prestige. Pour s’ancrer dans leur époque, ces trois hôtels du Paris historique ont confié leur renouveau à des architectes d’intérieur surdoués, faisant tantôt le pari du changement, tantôt de la tradition.
Hôtel Le Meurice par Lally & Berger
Le Meurice aura 200 ans en 2035. Quelle meilleure excuse pour s’autoriser un petit lifting en prévision de la grande date ? Si la décoration de Starck pour ses restaurants est toujours dans l’air du temps, certaines des chambres de cet hôtel du Paris historique se sont offertes aux prestations du duo Lally & Berger. Ces jeunes pousses de la scène déco ont été recommandées par Charles Jouffre, architecte ayant officié pendant dix années au Meurice, afin d’imprégner les lieux d’une dynamique contemporaine et fidèle à l’histoire des lieux.
Margaux Lally et Luc Berger ont déjà repensé 49 des 160 chambres du palace parisien ainsi que son penthouse. Tout en conservant un style très XVIIIème siècle, le duo s’est amusé à revisiter l’imaginaire du jardin des Tuileries. Ainsi, les oiseaux s’invitent sur des tapisseries peintes à la main par les pinceaux experts des artisans de De Gournay, leurs plumes décorent les lustres grandioses et les couleurs du parc se marient à un écrin élégant où la lumière naturelle occupe une place de choix. Sans trahir son âme, le Meurice est donc entré dans le XXIème siècle. Le reste des chambres en fera de même progressivement.
> Hôtel Le Meurice, 228 Rue de Rivoli, 75001 Paris.
Le Scribe, hôtel du Paris historique, par Tristan Auer
27 mois de rénovations auront été nécessaires au Scribe pour présenter sa nouvelle mouture. Une durée record due à l’ampleur de la tâche. En effet, cet hôtel mythique érigé en 1861 et siège du Jockey Club sous le Second Empire, a totalement revu sa copie. Sous l’impulsion de Tristan Auer et Wilson Associates, l’adresse présente désormais un nouveau visage, fruit d’un travail de recherche visant à valoriser le lieu, tout en respectant son histoire et ses racines.
C’est pourquoi des clins d’œil à Paris se glissent partout. On retrouve par exemple les codes de l’appartement haussmannien, notamment marqué par des cheminées, les moulures et bas lambris ou encore la tête de lit en tissu. Des références à Coco Chanel aussi, à travers des imprimés ou des tweeds. Les grands magasins, voisins du Scribe, ont également donné l’idée à l’architecte d’imaginer ses penderies dépourvues de portes et présentant de larges tablettes afin d’y poser ses sacs de shopping sans avoir à les vider. Restaurant, bar et café ont revu leur copie et présentent une décoration rafraichissante.
> Hôtel Scribe, 1 Rue Scribe, 75009 Paris.
Hôtel InterContinental Paris Le Grand par Pierre-Yves Rochon
Traversez la rue et vous tomberez sur une autre belle endormie qui a éclos au sortir du confinement. Face à l’Opéra Garnier, l’hôtel InterContinental et son restaurant le Café de la Paix ont entièrement fait peau neuve sous la houlette de leur architecte historique, Pierre-Yves Rochon. Une subtile métamorphose qui a ainsi permis de réveiller cette fameuse âme Napoléon III qui a fait la réputation de cet hôtel mythique.
Passant de 470 à 458 clés reliées par plus de six kilomètres de couloirs, l’hôtel dispose aussi de cinq nouvelles suites Signature. Lumineuses et jouissant de vues exceptionnelles sur le tout Paris, ces écrins tissent un lien fort avec l’histoire des lieux tout en les ancrant dans le présent. Ainsi, le charme de cet hôtel du Paris historique reste intact. Au rez-de-chaussée, le Café de la Paix a évolué dans le même sens, revoyant sa circulation et sa décoration pour toucher au plus près les envies de ses visiteurs.
> Hôtel InterContinental Paris Le Grand, 2 Rue Scribe, 75009 Paris.