Éco-responsable, Zurich ne cesse de se donner les moyens de rendre chaque parcelle de sa ville respectueuse de l’environnement.
Une ville respectueuse de l’environnement
Centre financier international, la jolie villégiature bourgeoise, entre lac et forêts, s’est très tôt intéressée à l’écologie. En 1980, Zurich assainit son lac et la Limmat qui la traverse, devenue la rivière urbaine la plus pure d’Europe. « Nos réglementations sont très strictes et les jeunes adorent s’y baigner. De plus, trams et bus ont désengorgé la ville. Aujourd’hui, les gens circulent à hauteur de 25 % en voiture, de 41 % en transports publics et le reste à pied ou à vélo », détaille le Dr Rainer Zah, à la tête de l’unité Business Environnement de la ville.
Alors que 60 entités se disputaient les questions environnementales, il y a vingt ans la municipalité a créé ce département, doté d’un budget enviable, qui provient en partie de taxes sur le secteur bancaire. « Mon service peut déployer une stratégie commune et inciter nos partenaires à se motiver pour des actions, comme le “net zéro”, accéléré sous la pression de la population. » Sur la feuille de route : énergie, technologies de pointe et plantations (les espaces verts représentent 40 % de la superficie urbaine). « Nous coopérons avec 15 secteurs : les compagnies d’électricité, de l’eau, des déchets, du recyclage, de la construction ou des transports… ». Zurich ville éco-responsable a pour ambition de mette à profit deux projets qui sont le recyclage des matériaux de construction mais aussi son passage aux énergies vertes.
Victime de son succès
Le problème de la ville la plus peuplée de Suisse ? Son territoire étriqué. « Nous prévoyons un accroissement de la population de 20 % à court terme, d’où une densification. Et nous n’avons plus d’espace dans le centre. Or, un bon environnement tient aussi d’une bonne mixité sociale. » Tandis que l’embourgeoisement intramuros fait grimper les prix de l’immobilier, une partie de la population gagne la périphérie, d’où ce nouveau plan urbain qui prévoit d’élargir l’espace public afin de faciliter les échanges avec des quartiers excentrés.
De récentes normes de construction imposent des bâtiments hauts et des appartements mieux conçus, bien isolés du bruit, cernés d’aires vertes. Et puis Zurich recycle : en témoigne l’extension du Kunsthaus en béton de récupération, signé David Chipperfield, et tout l’aménagement urbain qui l’entoure. Bien engagée, l’énergie propre se répartit en 22 % de nucléaire, importé d’UE, 68 % d’hydraulique et 10 % de photovoltaïque et d’éolien. « Le challenge : la redistribution l’hiver. 40 % des bâtiments sont déjà connectés au chauffage urbain, bientôt 70 % », professe Rainer Zah, qui cible maintenant l’allongement de la durée de vie des objets et la réduction des rejets industriels.