Munich ville durable ? La troisième ville d’Allemagne souhaite atteindre la neutralité climatique en fournissant en électricité ses habitants avec une énergie 100% écologique d’ici 2025.
Une ville respectueuse de l’environnement
Club de foot du Bayern, BMW, bière… nous sommes bien à Munich, qui détient, en sus, de fabuleux parcs tels que l’Englischer Garten (400 ha) ou l’Olympiapark (300 ha). Certes, la nature en ville est un atout… mais elle ne fait pas tout. Alors, comment notre bavaroise se mue-t-elle en modèle durable ? D’abord, elle est allemande, pays meneur en matière d’écologie. Ensuite, elle considère son urbanisation galopante comme une chance.
Tirant avantage de sa densité, Munich construit de nouveaux quartiers compacts, moins énergivores et moins polluants. Vingt millions d’euros sont attribués à ces programmes, comme à Freiham, à vingt minutes de la gare centrale. Les réhabilitations vont aussi bon train.
Depuis 2018, dans le cadre de son projet « Green City of the Future », Munich repense la structure urbaine existante et l’aménagement du paysage (disposition des bâtiments, verdissement des toits, etc.). Autour se développe le Co-Design, un nouveau format de participation collaborative où habitants, experts et partenaires réfléchissent ensemble à un design collectif et à ses solutions pratiques. Cet échafaudage repose sur les dernières technologies, grâce au projet SmartTogether, doté par le fonds européen de 6,85 millions d’euros. La connectique relie les gens aux commodités proches (stations de vélos électriques, partage de voiture, bornes de rechargement), redistribue les sources d’énergie et éclaire les rues par des détecteurs de passage.
Un tournant écologique de grande ampleur
La mairie tient aussi à atteindre la neutralité climatique. À la manœuvre, le Stadtwerke München (SWM) – les services municipaux – doit assurer un approvisionnement en électricité 100 % propre dans moins de cinq ans et réussir à produire 7,5 milliards de kilowattheures d’électricité verte par an. Pour parvenir à cet objectif, le choix s’est porté sur l’éolien et le solaire, d’où l’investissement dans une centrale thermique solaire en Andalousie (Espagne) et dans l’éolien en mer du Nord – dont le surplus sera réinjecté en Europe.
Avec un budget colossal de 9 milliards d’euros, le SWM prévoit également une centrale hydroélectrique sur la rivière Isar, capable d’alimenter 4 000 foyers. Aidé en cela par le zoo de la ville qui convertit déjà les déjections des éléphants (!) en carburant durable. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, aussi minuscules soient-elles !