En kiosque, le nouveau hors-série Architecture n°21 d’IDEAT lève le voile sur l’architecture et le design éco-responsables. Au fil des 300 pages, on y découvre des personnalités engagées à produire pour créer un meilleur environnement ainsi que des constructions vertes hautement désirables. Ce numéro spécial s’articule ce mois-ci autour de trois grands dossiers 100% durables.
- Dossier design : Dix designers agissent en faveur de l’environnement. De la production locale à l’utilisation de matériaux recyclés en passant par des savoirs-faire ancestraux, ils reviennent aux fondamentaux.
- Dossier lifestyle : qu’est qu’une ville durable sinon celle qui réduit au minimum son impact écologique sur l’environnement ? Etat des lieux à travers cinq exemples estampillés UE qui inventent, au présent, leur futur green.
- Dossier poêles et cheminées : tous les leaders du marche du chauffage redoublent d’effort en matière de développement écoresponsable. Le point sur les dernières innovations.
Vadrouilleur dans l’âme, IDEAT s’évade également à Lahti, en Finlande. Une destination méconnue qui mérite pourtant que l’on s’y attarde. La Commission européenne en a fait sa Capitale verte 2021, une belle reconnaissance pour cette ville résolument engagée dans un avenir durable. Au-delà de ses atouts que sont l’architecture et la culture locales, Lahti est aussi une porte d’entrée vers les spectaculaires espaces naturels qui font la richesse de la Finlande.
L’édito de Vanessa Chenaie pour le hors-série Architecture N°21
Les pieds sur Terre
« Ah ! Comme je suis bien toute l’année en débardeur à la maison, pieds nus, bien au chaud, à regarder la grêle tomber. Tiens, je vais prendre un bon bain, ça va me détendre. » Revenir à des comportements « anciens » pleins de bon sens (se couvrir chez soi au lieu de monter le chauffage, raccourcir le temps sous la douche), est-ce si cher payer ? Les designers ne sont pas simplement des gens de bonne volonté. Ils ont un génie spécifique : celui d’ouvrir des portes jusque-là fermées. Ils trouvent des solutions là où certains ne voient que des contraintes. À ceux qui grognent de devoir faire « sans », ils préfèrent dire qu’il faut faire « autrement ». À ceux qui se plaignent devant l’injonction du « minimum », ils prônent un « optimum ».
Les designers ne sont pas simplement des techniciens. Ce sont des inventeurs du réel. Parce qu’ils n’ont pas peur de solliciter leur imagination, ils savent se projeter dans le futur. Parce qu’ils ont affaire à des ingénieurs, des artisans, des industriels, mais aussi des sociologues, des politiques et des scientifiques, ils ont un regard global sur la complexité de notre monde. Les designers ne sont pas simplement des concepteurs d’objets. Ils créent des systèmes, des services… En faisant émerger de nouveaux usages, ils réinventent le lien social. Comme Charlotte Perriand, ils savent que « le sujet, c’est l’homme, ce n’est pas l’objet ».
Notre panorama (p. 98) ne montre qu’une infime partie, bien sûr, des quelques personnalités engagées à produire, oui, mais pour créer un meilleur environnement. Des initiatives soutenues par la Responsabilité sociétale des entreprises (p. 122) et portées sur le réemploi des matériaux (p. 128) qui, peut-être plus qu’une façon de produire « durable », relèvent d’abord d’une nouvelle façon de penser. Sur cette question de la durabilité, qui repose sur un nombre incalculable de critères, les architectes, eux aussi, ne sont pas en reste.
De cette ancienne dichotomie opposant l’homme et la nature, ils se sont bien écartés, prenant à bras le corps le vivant, comme l’agence ChartierDalix (p. 88), qui met au premier plan la dimension sociale de l’architecture et considère le végétal, non pas comme un accessoire décoratif, mais bien comme un accélérateur de sociabilité. Cette envie de nature, elle, s’exprime aussi hors des villes, à travers l’émergence des tiny houses (p. 142), ces cabanes apparemment simples, mais très sophistiquées, qui réalisent notre fantasme de liberté et de retour aux sources.
La mise en commun de nos intelligences, que l’on peut déjà voir à l’œuvre dans quelques « smart cities » européennes (p. 216 et 226), débouche sur des initiatives fructueuses et performantes. Comme quoi l’homme est capable du pire comme du meilleur. Le meilleur étant quand il ne confond pas son désir insatiable avec le monde qui l’entoure.
Aujourd’hui, la frugalité n’a jamais été autant désirable.
Retrouvez le nouveau numéro dès le 5 novembre !
Retrouvez IDEAT hors-série architecture en kiosque mais aussi disponible à la commande en ligne (version digitale et version papier).