Dans le quartier de Diamond Heights à San Francisco, l’architecte Michael Hennessey a repensé avec brio une villa moderniste, construite en 1965 par le promoteur immobilier Joseph Eichler (1900-1974).
L’héritage de Joseph Eichler
En Californie, le père des lotissements modernistes américains est connu comme le loup blanc. Joseph Eichler a même donné son nom à un style de maison présentant des structures à poteaux, des poutres, un toit plat, de grandes pièces à vivre et de larges ouvertures sur l’extérieur. Visionnaire, il a puisé l’inspiration dans une villa conçue par Frank Lloyd Wright où il a un temps habité.
Destinées à loger l’ensemble de la classe moyenne, sans discrimination aucune (une avancée, pour l’époque), les 11000 résidences d’Eichler inspirent encore aujourd’hui de nombreux architectes. C’est le cas de Michael Hennessey qui a souhaité, en rénovant une maison Eichler à Diamond Heights, la préserver de transformations trop agressives. En résulte un espace chaleureux rendant hommage à son passé sans être figé dans les années 1960 pour autant.
Célébrer le passé et embrasser le présent
Déployé sur deux étages, le bâtiment de 205 mètres carrés a été réorganisé afin de créer un salon, une cuisine et une salle à manger ouverte. Pour respecter l’esprit d’origine, le faux plafond du salon a été enlevé et le bois du plafond a été peint dans une teinte pâle, contribuant ainsi à rendre la pièce plus vaste. Grâce à l’ajout de baies vitrées ouvertes sur la terrasse, l’espace est désormais baigné de lumière.
Dans le pièce à vivre toujours, exit le revêtement en pierre des années 1980 sur la cheminée : elle est désormais parée de béton. Les panneaux en acajou typiques des maisons Eichler viennent encadrer la cheminée et apportent à ce coin feu toute la chaleur nécessaire. Outre des étagères courant sur un pan entier du salon, la décoration, notamment composée d’un siège à bascule et d’un lampadaire en métal, embrasse le style moderniste.
Du côté de la cuisine, le comptoir en bois blanc laqué répond à des rangements acajou. Quant à la longue table, adossée à l’îlot central, elle peut être allongée afin d’accueillir de nombreux invités. Au rez-de-chaussée enfin, Michael Hennessey a imaginé deux chambres d’enfants et une chambre parentale propices à la détente. Un parfait équilibre entre l’esprit moderniste et le goût de l’époque qui a valu à l’architecte une récompense en architecture d’intérieur.
> Cabinet d’architecture de Michael Hennessey, site Internet.