En Italie, les histoires d’éditeurs sont souvent des histoires de famille. Si Mara, acronyme de Marchina Arredamenti, ne déroge pas à la règle, cela ne doit pas faire oublier qu’aucune de ces sagas de fabricants italiens de mobilier contemporain ne ressemble vraiment à une autre. Toutes ces marques sont nées de petites entreprises à l’ADN bien trempé, comme Mara il y a soixante ans. Et sa spécificité à elle, c’est le meuble dynamique.
Mobilier animé
Fondée à Brescia, en Lombardie, en 1960, par Camillo Marchina, fabricant de cadres de chaises en métal, Mara s’est peu à peu spécialisée dans l’univers du bureau. Ses premiers clients ont été les lieux culturels et les stades. Esthétiques, innovants et fonctionnels, aussi pertinents pour les collectivités que pour l’univers domestique, ces pièces de mobilier et systèmes d’aménagement ont permis à la marque de gagner une aura internationale.
Aujourd’hui, c’est la troisième génération de la même famille qui dirige l’entreprise avec Luciano et Laura Marchina, père et fille, laquelle est présidente de la société depuis quatorze ans. Si Mara s’est développée sans révolution à partir de son expertise du métal, c’est parce que son existence a toujours été associée à l’innovation technologique, présentée comme une clé du développement à l’étranger.
Passionné de mécanique et surtout de moteurs, Luciano Marchina, fils du fondateur, se souvient du Mara des débuts : « Avec le temps, j’ai vu le peu de mécanique qu’il y avait dans les chaises et c’est là que le travail a rencontré la passion. Aujourd’hui, rendre vivants les objets statiques fait la spécificité de l’entreprise et, pour moi, c’est une grande satisfaction. » Et Laura Marchina d’ajouter : « Investir dans les nouvelles technologies, la durabilité et l’internationalisation sont nos objectifs permanents. »
Mara, le bureau de demain
Le bureau selon Mara est donc un environnement dynamique. Sur une même surface, chacun est interconnecté et dispose de son propre espace, souvent modulable. On y travaille comme on y déjeune. Les nombreuses couleurs disponibles y jouent un rôle stimulant, autant pour l’activité professionnelle que pour le bien-être.
Concrètement, cela donne « Follow », une collection unique et innovante de tables permettant de travailler assis-debout. Grâce au système mécanique breveté de contrepoids « no gravity » dont elles sont équipées, elles se règlent à bonne hauteur, sans effort, et se placent n’importe où dans la pièce, car elles n’ont pas besoin d’alimentation électrique pour fonctionner.
Dans le même esprit, les grandes tables Libro de la collection « Argo » sont multifonctionnelles et peu encombrantes, car elles peuvent être facilement pliées, et ce en toute sécurité. Parmi les projets les plus récents qui incarnent bien le potentiel de la marque, on note les tables Argo Libro choisies par le studio Massive Design pour meubler les nouveaux bureaux de Cushman & Wakefield, dans l’une des tours du Warsaw Hub, à Varsovie. Un mobilier qui permet l’agencement d’espaces de travail en mode reconfigurable à volonté.
Serial breveteur
Depuis 1984, tous ces systèmes mécaniques intégrés font de Mara une sorte de « serial breveteur », ce qui lui assure son potentiel à l’international. Laura Marchina insiste : « Malgré notre grande expertise technique, nous n’avons jamais cessé d’investir dans la recherche et le développement afin de gérer des projets complexes. Même durant cette pandémie.»
Elle se réjouit encore de l’arrivée de deux machines connectées à tous les systèmes de gestion de la société, processus automatisé présenté comme un gage de qualité et de délais courts. Et affiche une même satisfaction pour le nouveau revêtement de sol de l’usine, qui « optimise les temps de réalisation, diminue les coûts et réduit encore les déchets de matériaux ».
Au même moment, Mara agrandit son siège pour augmenter sa capacité de production alors que déjà plus de 50 tonnes de métal par an sont traitées sur les 18 000 m2 actuels. Tout est fabriqué ici. L’usine contrôle chaque étape, de la découpe laser au pliage, de la soudure au revêtement en poudre, jusqu’à l’assemblage.
Une industrie respectueuse de l’environnement
En ce qui concerne l’incontournable question du respect de l’environnement, la marque n’est pas en reste pour réduire son impact. Elle crée ainsi elle-même 65 % de l’énergie utilisée pour sa production. Dès 2012, des panneaux solaires ont été installés sur les toits de l’usine. Depuis, tous les appareils électriques ont été remplacés par des outils moins énergivores.
Quant au made in Italy, d’après Laura Marchina, il combine à la fois « une vision, de la passion pour la mécanique appliquée et un réel goût pour l’esthétique ». En soixante ans, la société est passée « d’une entreprise artisanale à une industrie 4.0 », conclut-elle. Technologie, qualité, durabilité et service ne sont-ils pas les meilleurs arguments sur lesquels asseoir sa renommée ?
> Mara, site Internet.