Blitz Society : Sandra Benhamou signe le décor d’un club d’échecs à Paris

Au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris, l'architecte d'intérieur Sandra Benhamou a conçu le décor de Blitz Society. Un bar d'échecs ouvert à tous qui dépoussière la discipline.

« Laisser la place au jeu ». C’est avec cet mot d’ordre que Sandra Benhamou a esquissé la décoration de Blitz Society, dans le 6e arrondissement de Paris. Propulsés par le succès planétaire du Jeu de la Dame sur Netflix, les échecs se voient offrir un écrin intimiste qui ne devrait pas rester secret très longtemps.

L’esprit des bars new-yorkais

À gauche, fauteuils « Dolly » dessinés par Sandra Benhamou, table basse Maison Regain et œuvre de Michael Charles, hommage à On Kawara. À droite, tables en laque noire par Sandra Benhamou et chaises chinées.
À gauche, fauteuils « Dolly » dessinés par Sandra Benhamou, table basse Maison Regain et œuvre de Michael Charles, hommage à On Kawara. À droite, tables en laque noire par Sandra Benhamou et chaises chinées. Cyrille George Jerusalmi

Aventurez-vous rue du Sabot, quartier Saint-Germain-des-Prés, et vous tomberez nez à nez avec des joueurs d’échecs en pleine concentration, derrière la vitrine de Blitz Society. Pour intriguer les passants, ce club d’un genre nouveau a en effet misé sur de vastes ouvertures donnant directement sur la rue. La façade d’époque de cet ancien couvent finit de parfaire l’ambiance un brin énigmatique.

Passée la porte, on croirait presque que ce bar existe depuis toujours. Une volonté de la part des fondateurs de Blitz Society qui ont longtemps rêvé de ce club feutré comme New York en compte tant. Passionné par le jeu, le duo a été fortement marqué par la culture des échecs de rue dans la mégapole américaine et a demandé à Sandra Benhamou de s’inspirer du Chess Forum à Greenwich pour penser cet espace.

Un minimalisme propice à la concentration

À gauche, lampes de tables chinées. À droite, au mur, photographie des colonnes de Buren par Cyrille Jerusalmi.
À gauche, lampes de tables chinées. À droite, au mur, photographie des colonnes de Buren par Cyrille Jerusalmi. Cyrille George Jerusalmi

Conçu pour souligner les tons vert et blanc des échiquiers, le décor minimaliste met le jeu au cœur de l’attention. Afin de ne pas trahir l’histoire du lieu, les vieilles poutres ont été rendues visibles et des pierres provenant de l’église de Saint-Germain-des-Près habillent désormais les murs. Quant au parquet ancien, il confère au lieu le charme de la patine du temps.

« Nous avons accordé une vraie place à l’éclairage : il devait à la fois créer une ambiance tamisée tout en éclairant les échiquiers.», confie la décoratrice. Un savant jeu de clair-obscur qui attire les regards sur les 27 tables en laque noire dessinées par Sandra Benhamou. Dans un esprit écolier, ces pièces sur mesure se marient à des chaises chinées sur lesquels les joueurs s’installent confortablement.

Il est également possible de se blottir près du bar, dans les fauteuils Dolly tapissés d’un tissu «cravate» qui entourent les tables basses en orme massif de la maison Regain.

Après avoir réservé un créneau d’une heure, les duos s’affrontent sur fond de free jazz et de be bop. Qu’il s’agisse d’un tournoi amateur ou d’un blitz – une partie-éclair – ils peuvent en tout cas nourrir leur réflexion de vins naturels et autres bières artisanales. La charcuterie Maison Vérot et le traiteur Yoann Lastre ainsi que la fromagerie Marie-Anne Cantin proposent également des spécialités à la carte. De quoi passer de longues heures chez Blitz Society.

> Blitz Society, 4 rue du Sabot, Paris 6e, site Internet.