1/ Trame Paris
Après une première vie dans la finance entre Londres et Tanger, le Franco-Marocain Izmail Tazi a décidé de se consacrer à la valorisation des savoir-faire du bassin méditerranéen en lançant un éditeur baptisé Trame Paris. Son idée : provoquer des rencontres entre artisans et designers afin de donner naissance à des objets qui s’adaptent aux intérieurs contemporains.
Ce printemps, Trame Paris s’est installé en plein cœur du Marais, à deux pas de la Galleria Continua. Pour repenser cette ancienne bijouterie très eighties, il a fait appel à l’architecte et designer Sophie Dries, qui a conservé les vitrines en octogone où s’exposent désormais les collections d’arts de la table dessinées par Julie Richoz. Réalisés à Meknès (Maroc), assiettes et saladiers sont empilés comme des totems d’Ettore Sottsass. Chacun peut venir piocher dans les coloris ensoleillés et se constituer un service en harmonie avec sa décoration.
En toile de fond, les tapis marocains répondent à la collection de masques décoratifs élaborés avec des artisans calabrais. Quant à l’arrière-boutique, elle a été transformée en « disco-room » soulignée de jaune fluo, lieu de rencontres et d’échanges, également conçu pour pouvoir mettre en situation, toucher et ressentir les pièces des différentes collections.
> Trame Paris. 119, rue du Temple, 75003 Paris.
2/ Maison Fragile
Avec sa Maison Fragile, Mary Castel a secoué la porcelaine de Limoges en conviant illustrateurs (Jean-Michel Tixier, Etienne Bardelli…), photographes (Sonia Sieff) et même des chefs (Alain Passard, Guillaume Gomez) à venir imaginer le décor d’assiettes et autres arts de la table. Cependant, ce jeune éditeur manquait encore d’une vitrine parisienne où montrer ses collections.
Après avoir déniché l’emplacement de ses rêves à deux pas de la place des Vosges, Maison Fragile s’est attiré les services du studio GGSV (Gaelle Gabillet et Stéphane Villard). Anciens résidents de la Villa Médicis et actuellement en charge de l’aménagement intérieur du nouveau bâtiment Chanel d’Aubervilliers, les designers ont créé un décor immaculé parsemé de formes organiques et fantasmatiques dont ils ont le secret. Le plafond habillé d’or apporte une touche luxueuse à ce showroom qui devrait bientôt se doter d’un four afin que des créateurs invités puissent fabriquer sur place des pièces en porcelaine.
> Maison Fragile. 32, rue de Turenne, 75003 Paris.
3/ L’Amour fou
Cela faisait longtemps que Julien Catala et sa femme Georgina planchaient sur l’ouverture d’une droguerie/quincaillerie modernisée. Mais c’est le confinement qui leur a permis de se consacrer pleinement à ce projet. Leurs activités respectives dans l’organisation de concerts et la mode s’étant mises en pause, tous deux ont ressenti un besoin « de beauté, de poésie et de couleur »… Ils ont déniché un local dans leur quartier de Bastille, et l’ont transformé avec l’aide de l’architecte Thibault Cérèze. Ce dernier a conservé les murs d’origine et les a recouverts d’une trame de métal blanc et rouge qui donne son irrésistible côté Pop à la boutique L’Amour Fou.
Cette cave aux trésors regorge d’objets du quotidien, beaux et bien conçus, locaux et intemporels, sans plastique, ni emballage superflu. La sélection balaye arts de la table, petit bricolage, accessoires de cuisine, jouets en bois et puzzles, accessoires électriques à l’esprit vintage, boîtes à outils japonaises, casseroles émaillées, savons fabriqués à Paris, épicerie ultra-locale… Pour le supplément d’âme, L’Amour fou propose aussi des recueils de poésie contemporaine qui célèbrent les petits bonheurs du quotidien et une ligne d’objets pensés avec l’illustratrice Agathe Sorlet…
> L’Amour fou. 3, rue Sedaine, 75011 Paris.