Aussi appelé « blanc de champignon », le mycélium est l’appareil végétatif des champignons et de certaines bactéries, la partie qui se trouve sous terre. Son développement se fait donc sans lumière et prend la forme de filaments blancs. Avec l’engouement pour les bio-plastiques, designers et architectes se sont appropriés ce matériau fascinant aux étonnantes propriétés physiques.
1 / Émilie Burfeind : Sneature, la basket de demain
En coopération avec le spécialiste de la laine Modus Intarsia, la designer Emilie Burfeind a développé une étonnante basket-chaussette. Elle se compose d’une semelle en mycélium, ici mélangé à du chanvre, différents déchets végétaux, ainsi que des poils de chien peignés.
Sneature repose sur l’assemblage de seulement trois éléments, en rupture avec l’industrie de la chaussure aux modèles toujours plus complexes, avec en moyenne 12 éléments différents. Cette chaussure est 100% biodégradable car elle bannit tout composant plastique comme le Nylon. En prime, elle intègre les codes stylistiques de l’époque en suivant la tendance de la sneaker-chaussette. Ce projet est nominée pour les « Green Concept Awards 2021 ».
> Pour en savoir plus, voir imd-materialdesign.com
2/ Studio Klarenbeek & Dros : La chaise vivante
Précurseur de l’utilisation du mycélium, Eric Klarenbeek est le premier designer à la marier à l’impression 3D. Dans le cadre de la Dutch Design Week 2013, le designer a présenté pour la première fois sa « chaise vivante », entièrement imprimée à base de champignon vivant, qui pousse à l’intérieur de la structure pour qu’elle se renforce. C’est en 2011, qu’il met au point cette technique d’impression, aujourd’hui exploitée par la start-up Krown. Dans ce projet, le matériau vivant complète le travail du designer…
> Également présenté à l’exposition La fabrique du vivant au Centre Pompidou.
3/ Nir Meri : Lumière de Mycélium
Nir Meri a conçu de petits luminaires pour concrétiser l’aboutissement de ses recherches sur le mycélium. Leur abat-jour résulte de la consommation des déchets par le matériau enfermé dans un moule pour contrôler sa croissance.
Lorsqu’elle est allumée, la lumière se projette sur le mycélium par le bas et se diffuse de façon naturelle. Présentée dans le cadre du London Design Festival 2018, ce projet est issu de la collaboration entre Nir Meiri Studio et BIOHM, une start-up basée à Londres.
nirmeiri.com
4/ Blast studio : Artefacts robotisés
Basée à Londres, l’agence de design Blast Studio utilise elle aussi l’impression 3D pour fabriquer des objets avec le mycélium. Ses créations sont le résultat d’un algorithme qui génère des formes définies et laisse ensuite le matériau se développer seul et consolider les différentes parties entre elles.
Les formes générées découlent du climat durant la croissance des champignons qui préfèrent les espaces chauds et humides. Les designers ont exploré ce potentiel du mycélium et l’ont adapté à une conception robotisée.
La série de luminaires « Floating Trees » (arbres flottants) imite les troncs d’arbre et se décline en trois modèles et coloris qui arborent tous une esthétique organique et brute. L’abat-jour n’a subi aucune transformation autre que la croissance du mycélium.
blast-studio.com
5/ Mush lume : L’éco-luminaire tendance
Avec sa marque MushLume, Danielle Trofe a mis au point des produits naturels, durables et biodégradables. Il faut dire que ses lampes sont cultivées et pas fabriquées de la main de l’homme. La designer exploite de multiples propriétés du mycélium, que ce soit sous forme de filament ou de pâte mélangée avec des composites biodégradables, pour que ses luminaires se fondent dans des espaces cosy, aux tons chauds.
Pour créer ses abat-jour organiques, Danielle Trofe combine le mycélium de champignon avec des sous-produits agricoles. Chaque lampe est cultivée pendant une période de 4 à 10 jours avant d’être soigneusement séché et fini à la main. Non traité, le mycélium se patine avec le temps mais est utilisable uniquement en intérieur.
danielletrofe.com