La chaise Bistro a le même âge que la Tour Eiffel. Comme la Dame de fer, elle est née en 1889 des avancées technologiques de l’ère industrielle. Cette assise pliable en bois et métal, dont la structure en X est devenue un archétype, tire alors parti des dernières avancées technologiques dans le travail de l’acier. Elle découle d’un brevet baptisé « Simplex », mis au point et déposé par un dénommé Edouard Leclerc.
Pionnière du mobilier pliable, la Bistro connaît un immense succès dans la première partie du XXe siècle, notamment auprès des limonadiers, cafetiers et autres tenanciers de guinguettes grâce à son ingénieux concept, qui facilite le rangement et leur évite de payer une terrasse permanente. Sans parler de leur légèreté et de leur résistance aux outrages de la météo… Mais c’est quand Simplex croise le chemin de Fermob qu’elle trouve sa place chez les particuliers.
Souplesse et confort
L’histoire de ce qui est aujourd’hui Fermob a elle aussi débuté à la fin du XIXe siècle. Installés à Thoissey (Ain), les Ségéral sont une famille de maréchaux-ferrants. Voyant que l’automobile supplante peu à peu les voitures à chevaux, ils décident de réorienter leur activité. Ils se spécialisent dans la réalisation de portiques et autres éléments architecturaux décoratifs qui séduisent la bourgeoisie lyonnaise. Dans les années 1950, à sa sortie des Arts et Métiers, Raymond Ségéral, héritier de cette dynastie, décide de transformer cette société artisanale en véritable entreprise industrielle. Il réoriente l’activité vers la fabrication de mobilier de jardin, une typologie de plus en plus demandée en cette période de reconstruction. Il rachète les droits de Simplex et décide changer le bois des lames de l’assise et du dossier par du métal fin, pour donner souplesse et confort.
La Bistro ambassadrice à l’international
A partir des années 1970, la Bistro est éclipsée par le ras-de-marée du mobilier en plastique monobloc et elle tombe en désuétude. En 1989, la marque, qui est en fin de vie, est rachetée par l’entrepreneur Bernard Reybier. Ce dernier mise sur le renouveau de la Bistro. En quelques années, l’entreprise augmente de 50% son chiffre d’affaires, passe de 12 à 200 salariés et fait de la chaise centenaire son ambassadrice à l’international. On la retrouve aujourd’hui à New York sur Times Square que dans les campagnes publicitaires de Louis Vuitton.
Une icône recyclable
Si la production a été modernisée à de multiples reprises, le génie de la Bistro est resté intact. Il lui a permis d’être déclinée en tables, tabourets, chaise longue, et récemment, en table de terrasse escamotable, réservée aux espaces exigus. Pleine de gaieté avec son acier galvanisé laqué coloré (24 finitions disponibles), la collection est aujourd’hui résistante aux UV, à la corrosion et aux intempéries. Fermob assure aussi la recyclabilité du métal, des peintures et des textiles qui recouvrent les galettes.
Vedette du catalogue 2021 du Fermob, la Bistro s’écoule à 100 000 exemplaires chaque année dans le monde. Pas mal pour une chaise qui a dépassé les 130 ans…
> Chaise Bistro, à partir de 61 €. Fermob.