Tristan Auer
En septembre dernier, il a mis son inventivité au service de la collection de mobilier « PremierActe », éditée en collaboration avec Red Edition et Lelièvre. Actuellement, dans le cadre de ses fonctions de directeur artistique chez Wilson Associates, Tristan Auer poursuit de prestigieux projets hôteliers tels que l’hôtel Carlton Cannes, après avoir inauguré au mois de novembre 2020 l’hôtel Le Scribe, à Paris.
Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour les années à venir ?
Tristan Auer : Mis à part ces petits rectangles de tissu bleu clair que nous portons sur notre nez, je souhaiterais voir disparaître la décoration facile et répétitive pour aller vers plus de prise de risque, d’inventivité et de personnalité. C’est un métier créatif, montrons-le ! Je pense que l’on va revenir à plus de pureté, d’élégance, de frugalité et de sens aussi. Comment cela va-t-il se traduire en images ? À chacun d’écrire sa propre histoire… J’écrirai la mienne.
Qu’est-ce que, selon vous, la pandémie a changé dans le monde du design ?
La pandémie m’a permis d’utiliser autrement tout le temps que je passais autrefois dans des taxis, des trains ou des avions… Un temps colossal ! Je l’ai mis à profit pour rouvrir des livres, observer le quotidien, dessiner, puiser et modeler cette matière essentielle. Néanmoins, le contact de visu avec mes clients, impossible depuis le mois de mars, me manque beaucoup. Il demeure primordial dans notre métier.
Marion Mailaender
La créatrice a récemment signé Tuba, le plus sexy des hôtels beach clubs marseillais. Ses projets du moment ? Un hôtel dans le Sud-Est, un autre à Paris, deux appartements familiaux à Paris et deux villas en Corse. Mais aussi une collaboration en gestation avec Le Bon Coin… et quelques pièces de mobilier encore en cours d’élaboration.
Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent pour les années à venir ?
Marion Mailaender : Cette année, ce serait bien de voir moins d’arcades et moins de niches de style troglodyte en plâtre. Et un peu moins de tissu crème, à bouclettes de laine. Moins de copie aussi, plus d’inventivité – il y a beaucoup de copier-coller de projets iconiques, dont on voit les images sur les réseaux sociaux. J’étais déjà dans une réflexion d’économie de moyens. La pandémie a accentué ma manière d’aller à l’essentiel. Dans un processus de création, on commence par lister les choses à conserver, le sens et la fonction, vient ensuite la forme. Aujourd’hui, c’est plus facile à faire comprendre aux clients. Et puis, la possibilité d’un travail à distance s’est vraiment affirmée. Nous prenons beaucoup moins de temps à nous réunir. Nous en gagnons donc beaucoup sur les projets, et ce temps, nous l’utilisons pour mieux dessiner.
Qu’est-ce que, selon vous, la pandémie a changé dans le monde du design ?
J’ai le sentiment que l’on va vers plus de simplicité, vers une certaine économie de moyens. Et, en parallèle, j’observe l’émergence d’un design technique, dans l’efficacité. Avec des matières nouvelles, intelligentes, recyclées, recyclables et durables.