L’édition 2021 du Guide Michelin a récompensé 54 restaurants d’une première étoile, deux d’une seconde et seulement une table a rejoint le club très fermé des triples étoilés français. Voici ceux qui nous ont tapé dans l’œil.
Marseille : AM par Alexandre Mazzia
Ouvrons donc cette liste des nouveaux étoilés du Guide Michelin 2021 par sa plus grande annonce. Ce lundi 18 janvier, le restaurant marseillais AM, seulement six bougies et demie au compteur, a été récompensé d’une troisième étoile pour son « énergie et la concentration, perfection dans l’exécution et incroyable régularité de la cuisine ». Cette table tout en sobriété – décor raffiné, seulement 24 couverts – célèbre les racines de son chef, natif du Congo. Alexandre Mazzia, ancien basketteur et disciple de Pierre Hermé époque Fauchon et de Jean-Paul Jeunet à Arbois (Jura), fait vibrer sa cuisine d’épices, d’iode, de brûlures et autres claques qui assurent aux connaisseurs un grand moment de gastronomie. On déteste ou on adore, c’est selon…
> AM par Alexandre Mazzia. 9, rue François-Rocca, 13008 Marseille.
Paris : MoSuke
Il a marqué l’édition 2020 de Top Chef avec sa spontanéité et son grand sourire. Il a ensuite conquis Paris, surfant sur sa notoriété cathodique, en ouvrant son propre restaurant quelques mois seulement après sa sortie de l’émission de M6. Mory Sacko décroche aujourd’hui son première macaron – et par la même occasion le prix de Jeune chef de l’année partagé avec Coline Faulquier. Une ascension fulgurante pour le virtuose et son restaurant, baptisé MoSuke, qui embrasse ses racines africaines, son amour pour la gastronomie japonaise et son attachement au terroir français. Côté déco, MoSuke calme ses envies d’ailleurs, bien qu’on pourrait y reconnaître des inspirations scandinaves. Une carte réduite de MoSuke est disponible en livraison sur Deliveroo.
> MoSuke. 11, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris.
Paris : Shabour
Son ouverture a fait l’effet d’un raz-de-marée. C’est bien simple : tout le monde voulait s’attabler à son comptoir le temps d’une soirée. Preuve que l’effet de mode était justifié, son charismatique chef, Assaf Granit (qui officie aussi dans le restaurant du QG de Tom Dixon à Londres), obtient aujourd’hui sa première étoile au Guide Michelin 2021. Dans cet écrin à l’esprit Sentier, brut et convivial, tout se partage. Les plats, bien sûr, qui fleurent bon la Méditerranée et les origines israéliennes du chef, mais aussi la cuisine, qui s’active au centre du restaurant, comme un théâtre (pas si) improvisé. Si les gourmets ne pourront pas se ruer sur les réservations avant une prochaine annonce de déconfinement, Shabour propose de recréer son spectacle gastronomique chez vous (plus de renseignements par e-mail).
> Shabour. 19, rue Saint-Sauveur, 75002 Paris.
Antibes : Louroc
Mythique vivier d’intellectuels et de célébrités du siècle dernier, l’hôtel du Cap-Eden-Roc a revampé cet été ses trois restaurants. Sous la houlette d’Eric Fréchon, c’est le Louroc qui prend du galon cette saison, alors que l’autre table étoilée du chef, Épicure, à l’hôtel Bristol à Paris, conserve depuis plus de dix ans ses trois étoiles. Sous le soleil, le chef Fréchon a imaginé un lieu comme il en a le secret : raffiné, généreux et pointu. Dans un beau décor azuré, sorti de l’imagination de Patricia Anastassiadis et ouvert sur le littoral, les assiettes s’enorgueillissent de produits locaux et de saison. Une justesse saluée par le Guide Michelin 2021.
> Louroc à l’hôtel du Cap-Eden-Roc. 165-167, boulevard J.F. Kennedy, 06160 Antibes.
Paris : Oxte
Le chef Enrique Casarrubias entre lui aussi dans la ronde des étoilés Michelin. Passé par les fourneaux du Crillon, du George-V ou encore d’Akrame, le Mexicain réveille depuis une poignée d’années le XVIIe arrondissement de la capitale avec Oxte. Chaleureuse et colorée – on parle ici de la salle autant que de la cuisine –, cette table exotique remet au goût du jour la salsa verde et le mezcal. La fin de l’hégémonie italienne sur la gastronomie parisienne ? Les intuitions culinaires du chef et l’originalité de ses recettes achèveront de convaincre néophytes et convaincus d’au moins tenter le coup en livraison.
> Oxte. 5, rue Troyon, 75017 Paris.
Paris : Marsan
Elle avait fait le pari du renouveau, en 2019, quand son emblématique restaurant éponyme s’effaçait au profit de Marsan. Encore une table chauvine ! Landaise pure souche, la cheffe Hélène Darroze a fait le choix de cuisiner avec le cœur et les souvenirs de son enfance pour enfin assouvir ses ambitions. « Si je n’atteins pas deux étoiles, je serai déçue. Mais je ne rêve pas d’arracher la troisième », déclarait-elle au Monde au moment de l’ouverture de Marsan. Nous sommes en 2021, et voilà chose faite ! Menu unique, décor pensé au millimètre, la table a beau avoir fermé ses portes comme les autres en octobre dernier, elle propose de temps en temps des pépites à s’offrir en livraison (en ce moment, la galette des rois).
> Marsan. 4, rue d’Assas, 75006 Paris.
Nîmes : Duende
Il en avait déjà récolté quinze. Pierre Gagnaire ajoute une seizième étoile à son tableau de chasse, qu’il partage avec son binôme sur place et collaborateur de longue date, Nicolas Fontaine. En effet, sa dernière aventure, Duende, la table gastronomique de l’hôtel Imperator de Nîmes, s’est vue remettre sa première étoile par le Guide Michelin 2021. Dix-neuf couverts, une vingtaine de plats par menu (rien que ça !), Le Duende voit les choses en grand, teintées de l’excellence du chef Gagnaire. C’est dans une salle aux allures de palais romain à la sauce arty que ça se passe. Cette dernière est ouverte sur une jolie cour, elle aussi habillée de créations colorées qui doivent se sentir bien seules en cette période de fermeture imposée…
> Le Duende à l’hôtel L’Imperator Maison Albar. 15, rue Gaston-Boissier, 30900 Nîmes.