«Nous avions déjà l’œil sur L’Herbier merveilleux, dans lequel Jean-Michel Othoniel avait exploré le sens caché des fleurs à l’occasion du trentième anniversaire de la pyramide du Louvre, mais cette collaboration avec un artiste est une grande première pour nous », explique Laurence Semichon, première vice-présidente Parfum & Beauté de la maison Diptyque, qui va fêter ses 60 ans l’an prochain.
« La rose est vraiment un terrain de jeu infini et Louise Turner (nez réputé chez Givaudan, leader mondial de la création de parfums, NDLR) a réalisé ici une fragrance équilibrée, moderne et puissante, sans être écœurante. Il s’agit vraiment d’une retranscription de la vision de l’artiste qui a conduit au lancement de la bougie et du parfum Othoniel Rosa. »
Le chrysanthème, symbole de longévité
Puissante en effet, la piquante églantine exhale sa senteur à travers la boîte où se blottit la bougie. Sur la peau, l’essence s’exprime, à la fois douce et sauvage. De l’emballage blanc émergent des pétales à l’encre noire, jetés comme les perles d’un collier fantomatique. Cette rose de jais inconnue, rêvée par Jean-Michel Othoniel, n’est finalement que la poursuite de sa quête dans le monde codé de la nature. En témoigne l’exposition « Dream Road », à la galerie Perrotin de Tokyo (du 16 septembre au 7 novembre derniers), parsemée de colliers noués de boules de verre soufflé, inspirés du chrysanthème, symbole de longévité au Japon.
Jean-Michel Othoniel transfigure la rose noire
Mais revenons à notre rose noire, reprise par Diptyque, dessinée au départ pour le Louvre qui, souhaitant fêter les 30 ans de la pyramide de Ieoh Ming Pei, commande un herbier à Jean-Michel Othoniel. L’artiste arpente les salles et cueille sur les œuvres de quoi nourrir son ouvrage. Puis il songe à dénicher une fleur susceptible d’incarner ce lieu formidable et la trouve dans le tableau de Pierre Paul Rubens, représentant le mariage par procuration de Marie de Médicis et d’Henri IV. Une rose minuscule est, en effet, posée sur une marche de l’estrade où a lieu la cérémonie. Elle est ici l’expression de l’amour et du pouvoir. Jean-Michel Othoniel va la transfigurer à l’aquarelle et à l’encre. Conquis, le Louvre exposera ses six toiles parmi les chefs-d’œuvre de la cour Puget, avant d’en faire l’acquisition.
> À VOIR : Prochaines expositions de Jean-Michel Othoniel : « Nœuds sauvages », au centre d’art Arsenal, à Montréal, cet hiver ; « New Works », à la Kukje Gallery, à Séoul, jusqu’au 31 janvier 2021 ; solo show à la galerie Perrotin, à New York, en juin 2021.
> Les différents points de vente Diptyque en France.