Pour l’heure, la crise sanitaire n’a pas eu de répercussion sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui sont toujours prévus pour 2024. Parmi les équipements emblématiques dont la capitale doit se doter pour être à la hauteur de l’événement : une arena de 8 000 places assises. Située entre la Porte de la Chapelle et celle d’Aubervilliers, le futur bâtiment va s’installer dans un quartier en pleine mutation qui vise à reconnecter Paris avec sa banlieue Nord.
A l’issue du concours, c’est l’équipe réunissant les agences d’architecture SCAU et NP2F et le groupe Bouygues Bâtiment qui l’a emporté. Un mariage pertinent qui, s’il a su convaincre, ne doit rien au hasard. D’un côté, SCAU, agence expérimentée et rodée à l’exercice du grand équipement sportif (on lui doit notamment le Stade de France inauguré pour la Coupe du monde de football 1998). De l’autre, NP2F, signature montante de l’architecture française qui fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps. Depuis plusieurs années, le sport est au cœur des préoccupations de NP2F, qui avait notamment réalisé l’exposition « Sports, portrait d’une métropole » au Pavillon de l’Arsenal en 2014. A cette occasion, ils interrogeaient les nouvelles pratiques sportives en milieu urbain et exploraient une vision innovante qu’ils ont pu mettre à profit Porte de la Chapelle.
Une arena du quotidien
Le projet lauréat a convaincu par sa capacité à allier deux temporalités : celle de l’événementiel et celle du quotidien. Car pour SCAU et NP2F, il était fondamental de faire quartier autour de l’arena et d’affirmer l’équipement comme une véritable destination, avec une offre de commerces et de loisirs tournée vers les habitants. L’Arena Porte de la Chapelle sera également la résidence du club Paris Basketball et accueillera des concerts, des spectacles et des congrès. Pour n’intimider personne, les architectes n’ont fait montre ni d’ostentation, ni de monumentalité, et ce malgré la taille de l’équipement. Ils ont conçu une arena du quotidien, misant sur une sobriété élégante, portant une dimension urbaine importante. Compact, les différents programmes sont regroupés dans une enveloppe unitaire ceinturée d’un bandeau lumineux de 2 mètres de haut.
Une sobriété élégante, portant une dimension urbaine
La partie basse, jusqu’à 11,50 mètres, est largement vitrée, en lien avec l’espace public. Au-dessus, une vaste terrasse végétalisée de 3 000 m² avec vues imprenables sur le Grand Paris. Tout en arrondis, le volume de la salle principale de l’Arena forme une émergence habillée d’aluminium recyclable. D’une manière générale, les matériaux biosourcés sont largement privilégiés avec un recours massif au bois.
L’équipe lauréate comprend également les urbanistes GRAU, l’Atelier Aïno, la paysagiste Irène Djao-Rakitine. Les démolitions ont d’ores et déjà commencé. Après un an d’études et deux ans de chantier, la livraison est fixée à juillet 2023. Budget : 98 millions d’euros. L’Arena Porte de la Chapelle accueillera les épreuves de badminton, de para badminton et de de para taekwondo des JO 2024.