Beaux et bons : Nos meilleurs restaurants de 2020

A nouvelle année, nouvel épisode de beaux et bons ! Cuisine fusion, gastronomie bien franchouillarde ou saveurs venues d’ailleurs, ces six restaurants ont été les premiers à faire vibrer nos fourchettes en 2020. A table !

1/ Ferona : l’Argentine dans toute sa splendeur

A quelques pas de la place de la Madeleine, le Studio Friedmann & Versace signe le décor du restaurant argentin Ferona.
A quelques pas de la place de la Madeleine, le Studio Friedmann & Versace signe le décor du restaurant argentin Ferona. Hervé Goluza

Le petit monde de Ferona se déguste avec les yeux et dans l’assiette. Dans son écrin de poche confectionné par le duo Friedmann & Versace, l’Argentine est à l’honneur. Entre la place de la Madeleine et celle de la Concorde, nous voilà aux abords d’une estancia, sorte de ranch version sud-américaine, perdu dans la pampa, flânant dans l’un de ses jardins. Le nez en l’air, rien n’entache notre vue. Les miroirs, où se reflètent à l’infini le vert des zelliges de l’espace bar, plongent le visiteur dans les abysses d’une Argentine fantasmée.

L’élégance du lieu se niche dans ses détails. Le sublime plafond est jalonné de treillages. Des trumeaux façonnés à la main font des miroirs le théâtres de saynètes psychédéliques. Les appliques en laiton dessinées pour Ferona fleurissent les murs. Enfin, les vitraux de l’arche Belle Epoque peints à la main par Redfield & Dattner font revivre le fameux jardin de estancia. On l’aurait parié, la carte virevolte autour d’une partition toute argentine qui fait la part belle aux viandes ainsi qu’aux spécialités locales revisitées à la sauce française.

Chez Ferona, le plafond est habillé de treillage, les appliques florales suggérent l’éclosion, et les peintures de la faune et de la flore sur vitrail ont été imaginées par Redfield & Dattner…
Chez Ferona, le plafond est habillé de treillage, les appliques florales suggérent l’éclosion, et les peintures de la faune et de la flore sur vitrail ont été imaginées par Redfield & Dattner… Hervé Goluza

> Ferona. 7, rue du Chevalier de Saint-George, 75008 Paris.


2/ Laïa : escapade sous le soleil du Sud

Laïa, une adresse pour voyager, où la cuisine cosmopolite est influencée par le Sud de la France, l’Espagne et l’Italie.
Laïa, une adresse pour voyager, où la cuisine cosmopolite est influencée par le Sud de la France, l’Espagne et l’Italie.

Il existe sur le boulevard Voltaire un passage secret. Aux abords du numéro 226, dont la portion de trottoir fut longtemps empoussiérée pour cause de chantier, une ancienne distillerie a trouvé une seconde vie. Après un coworking, une salle de sport et, plus récemment, un hôtel, c’est un restaurant qui vient compléter cette équation gagnante.

Au fond de la cour, Laïa nous fait de l’œil en affichant des couleurs vives à travers sa baie vitrée. Restaurant cosmopolite fondé par les Français Pierre Doublet et Quentin Garreau, Laïa rend hommage au Portugal et à son artisanat, avec pour chef d’orchestre de la déco le Portugais d’adoption Alexandre Neimann. Azulejos aux couleurs chaleureuses, céramiques insolites et mobilier sur-mesure rythment la dégustation des 60 couverts disposés en intérieur. Même topo sur la carte : paella espagnole, baba au limoncello et côtelettes d’agneaux font honneur à la Méditerranée. Une terrasse s’apprête à fleurir, en même temps que le printemps…

Les assises ont été réalisées spécialement pour le restaurant.
Les assises ont été réalisées spécialement pour le restaurant. DR

> Laïa. 226 boulevard Voltaire, 75011 Paris.


3/ Moloko : le restaurant pour les fêtards

Moloko est un oiseau de nuit…
Moloko est un oiseau de nuit… Raphael Pincas

L’hybride est à la mode. A la croisée des mondes, le restaurant trendy de 2020 se doit aussi de proposer les cocktails pointus d’un mixologue et se transformer en club aux douze coups de minuit. Chez Moloko, qu’on s’attable à l’étage autour de la carte japonisante du chef américain José Mendin ou qu’on la déguste en petites portions au bar, arrosé d’un cocktail au saké, la fête sera réussie !

Dans son habit industriel, presque new-yorkais, imaginé par le patron des lieux, Olivier Demarle, Moloko fait l’impasse sur les codes du moment. Un vrai parti pris pour l’entrepreneur, déjà à la tête, avec son épouse Julie, d’une  poignée d’adresses festives à Paris (le Café Chic, l’Entrée des Artistes…) et qui « avait déjà assez donné dans le bois clair et le velours ». Pour contraster avec la chaleur de ses soirées, le restaurant a donc misé une esthétique plus austère, grâce à l’utilisation du béton (murs, plafond, structure du bar, et même ses tabourets !), du cuir et de la brique.

Le chef José Mendin propose des assiettes à partager d’inspiration japonaise.
Le chef José Mendin propose des assiettes à partager d’inspiration japonaise. Raphael Pincas

> Moloko. 26, rue Pierre-Fontaine, 75009 Paris.


4/ Nolinski : une renaissance

John Whelan dégaine ses mille nuances de doré pour le Nolinski.
John Whelan dégaine ses mille nuances de doré pour le Nolinski. Guillaume De Laubier

Le groupe Evok, à qui l’on doit, entre autre, Le Brach et le Sinner, revampe le restaurant de son hôtel Nolinski. Exit la brasserie Réjane et sa beauté polaire, le Nolinski côté cuisine se pare d’un habit royal taillé dans le marbre par l’Anglais John Whelan. Colonne facettée de miroirs, bar sculptural et banquettes douillettes tapissées d’or, le nouveau restaurant s’inscrit dans un univers Art déco lumineux et chaleureux, à l’image de sa table. Redynamisé par Philip Chronopoulos, déjà aux commandes de l’étoilé du groupe, le restaurant du Palais Royal, le Nolinski propose une carte ouverte sur le monde, infusée aux racines grecques du chef. Une cuisine savoureuse et généreuse qui vient combler un vide dans le quartier de l’Opéra, qui peine encore à trouver une identité gastronomique.

La raviole croustillante à la châtaigne et à la feta, une recette qui a marqué l’enfance du chef Chronopoulos.
La raviole croustillante à la châtaigne et à la feta, une recette qui a marqué l’enfance du chef Chronopoulos. Guillaume Czerw

> Nolinski. 16, avenue de l’Opéra, 75001 Paris.


5/ Brasserie Rosie : la cuisine comme chez mamie

Les banquettes ponctuent l’entrée du restaurant.
Les banquettes ponctuent l’entrée du restaurant. Valerio Geraci

Coup double pour John Whelan. Dans un tout autre style qu’au restaurant du Nolinski (ci-dessus), le décorateur revient à son domaine de prédilection, la brasserie – un comble pour un Britannique que l’on aurait plutôt imaginé au pub… Après le Bouillon Julien et la brasserie Floderer à Paris, c’est pour Rosie que John Whelan a sorti le grand jeu.

A mi-chemin entre cette ambiance kitsch que l’on aime tant et un véritable hommage à l’histoire du quartier – le faubourg Saint-Antoine est un lieu historique de l’artisanat à Paris – le lieu affiche pas moins de 200 couverts tous les jours de la semaine. A l’étage, trois petits salons accueillent les privatisations. Dans l’assiette, dépareillée et chinée, les plats traditionnels s’enchainent, réinterprétés par le jeune chef Eloi Spinnler, formé chez Ducasse. Mention spéciale aux poireaux vinaigrettes et au jambon-coquillettes twisté à la truffe. On murmure qu’un brunch dominical est en préparation…

A gauche, les coquillettes à la truffe et au jambon (fait maison). A droite, Saint-Honoré, le dessert signature du chef pâtissier Yohan.
A gauche, les coquillettes à la truffe et au jambon (fait maison). A droite, Saint-Honoré, le dessert signature du chef pâtissier Yohan. Eileen Cho

> Brasserie Rosie. 53, rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris .


6/ Zola! : l’Italie sans prétention

A l’étage inférieur, la jungle reprend ses droits dans une ambiance très Majorelle.
A l’étage inférieur, la jungle reprend ses droits dans une ambiance très Majorelle. The Social Food

L’illustre passage des Panoramas à un nouveau locataire. A quelques numéros de son grand-frère Astair, Zola! remet en pratique les enseignements de son aîné : déco efficace, plats traditionnels et abordables, service souriant et nom évocateur. Mais cette fois-ci, pas d’escargots au menu : escapade vers la Botte, ses pizzas et sa pasta. « E basta! » nous dit la carte, promesse que les plats proposés seront maîtrisés.

« Attention, nous sommes français, comme le nom sur l’enseigne en témoigne. Nous ne prétendons pas réinventer les recettes italiennes. Mais nos pâtes fraîches et nos pizzas n’en sont pas moins savoureuses ! », nous assure-t-on. Dans la salle, pas d’amoncellement d’antiquité ni de vieux tableaux à l’horizon. La décoration se veut péchue et visuelle, notamment au niveau inférieur qui nous plonge dans un univers bien singulier, où les couleurs pop se marient à une jungle luxuriante.

Pizza, pasta e basta!
Pizza, pasta e basta! The Social Food

> Zola! Passage des Panoramas, 75009 Paris.


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