Quelle importance accordez-vous à la photographie dans le domaine du design ?
Pierpaolo Ferrari : Pour le design lui-même, ça n’a probablement pas tant d’importance que ça, mais pour le domaine de la photographie en soi, c’est important. Avec nos photos, nous voulons provoquer des discussions. Le design et la photographie parlent leur propre langage, ils n’ont pas besoin d’être traduits.
Comment votre collaboration avec Seletti a-t-elle évolué ?
C’est un peu comme si nous étions passés de la 2D à la 3D. Nous avons grandi ensemble et notre façon de photographier aussi. Chaque image dans Toiletpaper est une histoire d’amour, c’est-à-dire une histoire dans laquelle l’observateur est impliqué. Avec Seletti, nos images s’étendent littéralement hors de la page, puisqu’elles sont imprimées sur des meubles, des coussins, des assiettes… comme pousse l’herbe sauvage ! (Rires.)
Vous travaillez davantage sur un environnement décoratif global, fantasque, que sur la conception des objets eux-mêmes. Avez-vous besoin d’en savoir le plus possible sur l’œuvre d’un designer pour réaliser de belles images ?
Ça dépend. J’aime vraiment être inspiré par l’objet lui-même, plus que par celui qui l’a dessiné. Comme je le fais avec un être humain, j’essaie d’exprimer la personnalité des sujets inanimés à travers ma photographie. Ensuite, j’aime observer la réaction du designer. La plupart du temps, ils semblent satisfaits du résultat.
Vous avez fait des campagnes pour Kenzo, Berluti, les Galeries Lafayette, des photos de mode pour Vogue US, le magazine T, le New Yorker… Quelle différence existe-t-il entre photographier des objets et des personnes ?
Les objets ne bougent pas, bien que je les envisage la plupart du temps comme des êtres vivants. Quant aux personnes, elles n’aiment pas être considérées comme des objets, n’est-ce pas ?